Shades of Blue // Saison 1. Episode 3. False Face, False Heart.
Dans « False Face, False Heart », tout le monde est désespéré et c’est assez revigorant à regarder. Cela permet de rappeler que dans Shades of Blue, il y a que des personnages à la raison douteuse qui n’ont pas tous une morale. Commençons avec l’agent Baker qui semble assez tiraillé entre respecter Harlee (« You were good police once ») et l’arrêtant simplement pour arrêter toute cette affaire. Elle avait peur que Harlee soit tuée et elle a raison dans un sens. Harlee pose de toute façon trop de questions et est jusqu’au cou dans la mouise depuis le début de la saison. Elle a beau avoir fait des choses dont elle n’a pas à être fier, elle sait aussi qu’elle est redevable. Contrairement à Chicago P.D. (à laquelle Shades of Blue pourrait être comparée), ce que j’apprécie ici c’est le fait que la série prend plus de risques avec ses personnages, laissant ainsi évoluer les intrigues de la semaine de façon sous-jacente. Stahl de son côté est au bout du précipice entre faire son boulot et tomber dans le trou du lapin. Quand il a menacé Harlee dans les toilettes, il nous a donné l’impression qu’il était plus comme un mac qu’autre chose. On peut aussi comprendre le comportement de Stahl dans un sens mais tout le monde est tellement désespéré dans sa vie que l’ensemble fonctionne d’autant plus.
Et puis il y a donc Harlee. Elle se retrouve à chaque fois au coeur des petites histoires de tout le commissariat, mais aussi les problèmes de sa propre vie. C’est justement ce qui fait aussi l’intérêt de Shades of Blue, de voir comment Harlee va bien pouvoir se sortir et surtout, si elle va entrer dans les rangs à un moment donné. D’ici la fin de la saison, je pense que la série promet de faire encore plus. La confrontation entre Wozniak et Harlee était là aussi très attendue mais elle fait mouche, en grande partie car le scénario permet à la série de le faire. Pour le moment, Shades of Blue semble maîtriser son histoire et la façon de nous la raconter. Le seul souci c’est que le tout est un peu prévisible : Wozniak espionné par Stahl ? Prévisible. Harlee et Stahl ? Prévisible. Harlee et Tess ? Un peu trop filiforme pour le moment, n’exploitant pas encore tout le potentiel de Drea de Matteo (même si en parallèle Jennifer Lopez s’en sort très bien dans le rôle qu’elle incarne). C’est un enchaînement de ce genre là qui fait que par moment je me demande si au fond Shades of Blue ne pourrait pas transformer ses idées en quelque chose d’un peu plus complexe et ainsi séduire au mieux les téléspectateurs avide d’un polar ultra sombre qui veut nous montrer le vice dans la police.
Shades of Blue ressemble donc par moment à tout un tas de Direct to DVD pas nécessairement brillant mais qui fonctionnent plutôt bien. Je pense que c’est ce qu’il y a de plus important. J’aime bien certains personnages comme Stahl par exemple. Warren Kole, sous exploité dans The Following ou Stalker prouve ici qu’il a peut-être plus à jouer qu’il ne semblait le sous entendre auparavant. Il en va de même avec Drea de Matteo que j’aime beaucoup et qui devrait avoir un peu plus à jouer dans de futurs épisodes. J’ai hâte de voir le moment où elle va se rendre compte de la mouise noire dans laquelle se retrouve Harlee en ce moment. C’est à mon humble avis bourré de potentiel, uniquement si la série sait quoi en faire bien évidemment. La seule grande surprise de cet épisode est peut-être Woz et Stuart. Etant donné que Woz est marié Linda, hétéro, je dois avouer que je n’avais pas du tout vu venir ce retournement de situation mais c’est intéressant. C’est une façon comme une autre de créer un retournement de situation, de montrer aussi les faiblesses de ses personnages (notamment ici que Woz ne peut assumer son homosexualité) mais le tout fonctionne terriblement bien. Ray Liotta s’est en tout cas donné à fond dans son rôle.
Note : 5/10. En bref, la série continue de développer son monde de façon assez intelligente.