Culture & Mode | David Bowie : légende du rock, icône de cinéma et inspiration mode

Publié le 12 janvier 2016 par Generationnelles @generationnelle

Comme je vous l'avais annoncé hier matin sur Instagram, la scène rock est en deuil. Elle perd en effet l'une des plus grandes légendes de ces 50 dernières années, David Bowie, de son vrai nom David Robert Jones.

David Bowie, de la musique au cinéma

David Bowie, c'était Let's Dance dans le film Good Morning England de Richard Curtis mais aussi Heroes sur la bande originale du long métrage Le Monde de Charlie avec Emma Watson. Mais si on devait sélectionner LE film qui, selon moi, fait le mieux référence à l'artiste, ce serait forcément C.R.A.Z.Y..

Déjà parce qu'il faut se l'avouer, David Bowie était un brin Crazy, il avait du culot quand même pour dire à Playboy, en 1976 :

La chose la plus importante dans ma vie ? D'abord que les filles aient toujours cru que je n'avais jamais couché qu'avec des garçons. Comme ça, elles sont nombreuses à avoir essayé de me faire changer de bord. 'Allez David, tu vas voir, ça n'est pas si nul que ça !' Ou encore mieux : 'Viens, je vais te montrer !' Et moi, je jouais toujours les idiots.
D'un autre côté - et je suis sûr que l'autre côté vous intéresse aussi - le sexe est soudain devenu très important pour moi. Peu importe comment ou avec qui, du moment que c'était une expérience. Du coup, c'était un joli garçon d'une école ou d'une autre que je ramenais chez moi pour le baiser en beauté sur mon lit, à l'étage. voilà tout. Je me disais : 'Bon, si on m'envoie en prison, je sais comment rester heureux.'
L'Amérique m'a poussé à faire étalage de ma sexualité. Dès ma première visite, en 1971, on m'a demandé si j'étais gay. J'ai dit 'non, bisexuel'. Le journaliste n'avait pas la moindre idée de ce que ça voulait dire. Je lui ai expliqué, et tout est parti de là. 1971 était une belle année en Amérique, le sexe avait encore le pouvoir de choquer. Tout le monde voulait voir la bête de foire, même si personne ne comprenait rien à ma démarche.
On parlait peu de bisexualité ou de pouvoir gay (gay power) avant que j'apparaisse. Sans le vouloir, j'ai vraiment apporté ça avec moi. Je n'avais jamais vu le mot 'gay' avant d'arriver aux Etats-Unis. Il a fallu un bon moment et quelques rumeurs avant que le mouvement gay ne me rejette. Ils voyaient bien que je ne représentais en rien ce pour quoi ils se battaient. Personne ne comprenait cette façon européenne de se travestir, de jouer les asexués ou les androgynes.
En quelle année sommes-nous à présent ? 1976 ? Ça doit faire onze ans que je suis perpétuellement défoncé, d'une manière ou d'une autre. Mais les seules drogues que je consomme sont celles qui me permettent de travailler longtemps. Je n'ai pas été sérieusement accro depuis 1968 où j'avais un penchant débile pour l'héroïne. Je n'ai jamais aimé ça, j'aime les drogues qui font aller vite. J'ai horreurs des descentes et des drogues avachissantes comme l'herbe. J'ai horreur de dormir, j'aimerais pouvoir rester debout et travailler tout le temps. Ça me rend dingue qu'on ne puisse se débarrasser du sommeil et des rhumes."
(Playboy, 1976)

Il était le seul, avec Gainsbourg en France à pouvoir se permettre de tels commentaires.

Mais je crois que C.R.A.Z.Y. lui allait bien aussi parce que dans les années 70, à sa période punk, il incarnait Aladdin Sane, avec ses cheveux rouges et son éclair sur le visage. Tout le monde connait ce look, c'est certainement le plus connu d'ailleurs de David Bowie. Mais à cette époque, c'est plutôt a lad insane, un fou, un mec C.R.A.Z.Y.

Et puis, le film de Jean-Marc Vallé, c'est justement l'histoire d'un petit garçon pas comme les autres, sensible, qui se fiche du regard des autres (et encore moins que son look soit différent), qui imite Bowie enfermé dans sa chambre avec la musique à fond, espérant que Major Tom lui fasse écho.

David Bowie aimait le cinéma et le cinéma lui rendait bien. On l'a vu sur le grand écran dans des rôles aussi variés que les personnages qu'il incarnait sur scène.

De l'extraterrestre du film L'Homme qui venait d'ailleurs de 1976 au vampire dans Les Prédateurs de 1983, il fait souvent crier de peur ses partenaires à l'image. Ou ses groupies. Rien de très inhabituel du coup.
Mais quand on voit Bowie trente ans plus tard jouer des rôles plus légers comme l'arbitre du défilé de Zoolander aux côtés de Ben Stiller et Owen Wilson, on se rappelle combien il aime la mode.

Icône de mode

David Bowie n'avait aucun style, il en avait un millier. Il était visionnaire et anti-conformiste, il portait aussi bien les kimonos que les talons. On se souvient d'ailleurs qu'il s'exhibait en robe longue sur la pochette de son album The man who sold the world.

Si c'est Paul Smith qui signait ses premiers costumes, notamment des pantalons larges au début des années 70, David Bowie a inspiré bon nombre de créateurs haute-couture qui lui ont rendu hommage au travers de défilés comme Raf Simons pour Christian Dior dernièrement ou encore la Maison Louis Vuitton dans un spot publicitaire.

Artiste accompli dans la musique et le cinéma, traversant bon nombre de courants, véritable icône de mode et sex-symbol en quête de liberté, David Bowie restera toujours une légende et continuera de voyager dans nos mémoires.



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