Le poète belge André Schmitz était né en 1929, il vient de mourir le 15 janvier 2016. Avec une voix très personnelle, et qui a influencé bon nombre de ses contemporains (en Belgique, mais aussi au Québec, où il a fait de fréquents séjours, et également en France), il abordait les grandes questions de l’existence en y mêlant souvent un ton ironique ou familier. De même, lorsqu’il empruntait des sujets à la Bible, il n’hésitait pas à se montrer peu conformiste, voire insoumis. Il ne se vantait pas de ses échanges avec d’autres poètes, comme Philippe Jaccottet par exemple, à qui il avait fait savoir qu’il partageait la même volonté d’effacement, mais en marquant son étonnement par rapport au mot resplendir que le poète de Grignan y avait associé, dans une formulation célèbre : L’effacement soit ma façon de resplendir. Il admirait aussi, entre autres, la poésie de Georges Schehadé, ou celle de Maurice Chappaz, dont il glissait volontiers le petit volume publié par Orphée / La Différence (Office des morts suivi de Tendres campagnes) dans sa poche ou dans celle de ses amis. Les prodiges ordinaires lui avait valu le prix Tzara en 1991, Incises incisions le prix Mallarmé en 2000. Un choix de ses poèmes a été publié en Belgique en 2001, à La Renaissance du Livre, sous le titre Dans la prose des jours, accompagné d’une étude de Charles Dobzynski.
Marc Dugardin