Valenceest située dans l'est du pays sur la côte méditerranéenne. Troisième ville d'Espagne en termes de population avec 798.000 habitants (1.880.000 pour l'agglomération), elle est dotée d'un patrimoine architectural remarquable. Elle est aussi connue pour sa Cité des Arts et des Sciences, à l'architecture futuriste. Le port de Valence est le premier port de marchandises en Espagne et le premier port à conteneurs de la Méditerranée.
La ville était traversée par le fleuve Turia, qui a été détourné dans les années 1960 à la suite de la grande inondation de 1957. Son ancien lit est aujourd'hui reconverti en espaces verts.
La ville est fondée en -138 sous le nom de Valentia Edetanorum par la république romaine. En -75 la ville est détruite pendant la guerre qui oppose Pompée à Sertorius. Au milieu du Ier siècle de notre ère, Valence connaît une croissance urbaine importante grâce à l'immigration de nouveaux citoyens. Cette expansion se traduit par la construction de grands bâtiments publics notamment le forum, les arènes et, plus tard, le port fluvial situé près des actuelles Torres dels Serrans.
Ce n'est qu'au IVe siècle que la première communauté chrétienne apparaît dans la ville, à laquelle appartenait Saint Vincent martyrisé en 304. L'Église participe à la transformation de la ville après la chute de l'empire romain, en convertissant les temples romains en lieux de culte catholique. C'est à cette même époque que les premières vagues de peuples germaniques arrivent.
En 625, la ville est pratiquement abandonnée, les documents sur cette période de l'histoire de la ville sont très rares.
En 711, la ville est prise par les musulmans. Abd al-Allah, le fils d'Abd al-Rahman Ier, premier émir de Cordoue, s'installe à Balansiya (nom de la ville en arabe) et exerce son autorité sur la région de Valence. Les musulmans importent leur langue, leur religion et leurs coutumes mais la coexistence avec les habitants d'origine hispanique se fait de manière pacifique. L'assimilation de la population indigène à la religion musulmane et à la culture arabe a été très rapide puisqu'on estime que dès la fin du Xe siècle, les chrétiens et juifs ne représentaient plus que de 10 % de la population. Pendant la période musulmane, les villes ont été des foyers actifs d’une arabisation linguistique qui s’est imposée aussi dans les campagnes.
Au sein de la taïfa des Amirides (descendants de Almanzor), Valence est une ville au rayonnement important. Les canaux d'irrigation sont creusés, les cultures s'intensifient tout comme les activités commerciales avec l'Espagne chrétienne.
Entre 1087 et 1089, Valence est gouvernée par le roi al-Qadir, elle doit subir les attaques de Al-Mundir et du comte de Barcelone Raimond-Bérenger II.
Gare du Nord
En octobre 1092, une poignée d'éclaireurs almoravides arrive aux murs de Valence. Ibn Djehaf, membre de haute lignée yéménite, porté par la foule partisane, prend le pouvoir de la ville après avoir fait assassiner al-Qadir. Rodrigue (le Cid), qui séjournait alors à Saragosse, assiège Valence et reprend la ville en juillet 1093. Homme politique habile ou guerrier invétéré, Rodrigue ne semble pas avoir aspiré à y exercer directement le pouvoir. Il laisse ainsi à Ibn Djehaf le soin de gouverner la ville et s'installe au château de Cebolla (Puig). Cependant, l'arrivée d'une armée almoravide envoyée par l'émir Yussuf Ibn-Tashfin amène les Valenciens à secouer à nouveau le joug. Les Almoravides à court de vivres s'étant retirés sans coup férir, Rodrigue assiège à nouveau la ville. Après avoir vainement attendu l'arrivée de renforts, Valence, décimée par la faim, capitule le 15 juin 1094.
Les conditions de l’occupation sont d'abord clémentes. La propriété des biens et la liberté du culte sont respectées et les armées chrétiennes restent en dehors de l'enceinte fortifiée. L'impôt est habilement limité comme le faisaient, au fur et à mesure de leur progrès, les Almoravides à la dîme coranique. Rodrigue s'installe dans le faubourg de l'Alcudia.
Le castillan renforce néanmoins considérablement sa présence et se proclame en outre juge suprême des Valenciens. Les choses s'aggravent à la suite d'une nouvelle offensive almoravide en octobre 1094. L'ennemi vaincu, les chrétiens durcissent le régime d'occupation à proportion du péril.
Le Palais des Arts
Ibn Djehaf, traduit en justice pour l'assassinat d'al-Qadir, est brûlé vif. Les musulmans, à l'exception de quelques notables, sont contraints de s'installer dans les faubourgs tandis que les chrétiens s'abritent derrière les murs. Rodrigue prend cette fois en main le gouvernement de la ville.
Rodrigue s'allie avec Pierre Ier d'Aragon et Raimond-Bérenger III de Barcelone avec pour objectif de freiner la constante progression almoravide. En 1096, la grande mosquée est transformée en église. Puis, en 1097, Jérôme de Périgord est nommé évêque de la ville. Rodrigue continue de consolider son pouvoir sur le Levant, notamment avec la prise de Murviedro (Sagonte), en 1098.
Le Cid meurt à Valence le 10 juillet 1099. Son épouse Chimène réussit à défendre la ville avec l'aide de son gendre Raimond-Bérenger III, jusqu'en 1101 où le roi Alphonse VI de Castille ordonne l'évacuation de la ville.
Dès 1102, la famille du Cid et ses compagnons abandonnent la ville aux Almoravides. Valence ne sera reprise définitivement aux musulmans qu'en 1238 par Jacques Ier d'Aragon.
Dans la première moitié du XIIIe siècle, le royaume de Valence est confronté à une crise sans précédent qui se transforme en révolte contre le souverain almohade local (du nom de la dynastie qui régnait alors en Andalousie). Cette révolte ne se calme que lorsque Abû Jamîl Zayyân Ibn Mudâfi` prend les rênes du pouvoir et que le souverain déchu quitte Valence, mettant ainsi un terme à la présence almohade en Andalousie orientale.
Mais en quittant Valence en 1230, Abû Zayd se rend auprès du roi Jacques Ier d'Aragon et lui prête serment d’allégeance, signant avec lui un traité aux termes duquel il lui abandonnerait une partie des terres et des châteaux qu’il récupérerait si celui-ci le soutenait. Puis Abû Zayd apostasie l’islam et se convertit au christianisme. Il s’assimile à ses nouveaux protecteurs et les aide activement dans leurs guerres contre les musulmans.
En 1238, Jacques Ier d'Aragon reprend la ville.
En 1348, la peste noire atteint Valence et décime sa population. Une révolte des habitants éclate contre les excès du roi et la guerre de l'Union. En 1363 et 1364, la ville est attaquée par les troupes castillanes qui sont repoussées. En remerciement, le roi Pierre IV d'Aragon concède à la ville le titre de "dos veces leal" (deux fois loyale). Le blason de la ville en témoigne encore aujourd'hui sous la forme de deux "L" entrelacés.
Jardins du Turia
En 1391, les chrétiens obligent les juifs à se convertir au christianisme sous peine de mort. En 1456, les musulmans de la ville subiront le même sort.
Le XVe siècle est celui de l'expansion et de la croissance de la culture valencienne, il est connu comme le siècle d'or valencien. Depuis le 18 mars 1437, le Saint Calice est conservé dans la cathédrale de Valence. La ville devient la plus peuplée de la couronne d'Aragon, en passant de 40.000 habitants en 1418 à 75.000 en 1483.
On érige de grands palais et des églises ainsi que la Bourse de la Soie qui devient un des marchés les plus importants de Méditerranée où se retrouvent des marchands de toute l'Europe, spécialisés dans le commerce de la soie.
C'est à Valence qu'est imprimé Obres o trobes en lahors de la Verge Maria, en catalan, le premier livre imprimé d'Espagne. L'introduction de l'imprimerie valencienne engendre une multiplication des œuvres écrites. Valence devient également un centre artistique renommé. En 1502, l'Université de Valence est créée sous le nom de Estudi General.
La Llotja
Pendant la Guerre de Succession d'Espagne (XVIIIe siècle), la ville rejoint le camp de l'archiduc Charles d'Autriche, résistant jusqu'à la déroute de la bataille d'Almansa, le 25 avril 1707, abandonnant l'armée anglaise réfugiée dans Valence à son sort. En représailles, les Bourbons mettent le royaume à sac et lui retirent ses privilèges.
En 1850, l'installation du réseau d'eau potable est achevée, et en 1858 les architectes Sebastián Monleón, Antonio Sancho et Timoteo Calvo donnent naissance au Projet général d'agrandissement de la ville de Valence, qui prévoit la destruction des murailles pour permettre l'expansion de la ville. Une seconde version est proposée en 1868. Aucun ne sera retenu mais ils serviront de base pour les travaux réalisés par la suite. Au XIXe siècle, la population de Valence double.
En 1882, un nouveau projet d'agrandissement est proposé par les architectes José Calvo Tomas, Luis Ferreres Soler et Joaquin Maria Arnau Miramon. Approuvé en 1887, il prévoit notamment de tracer les deux grandes artères qui entourent la ville encore aujourd'hui.
En 1900, est créée la Banque de Valence (Banco de Valencia) et, en 1907, Francisco Mora Berenguer dessine le projet d'agrandissement de Valence jusqu'au périmètre des Caminos de Tránsitos. On trace l'axe qui sera celui du Paseo de Valencia (promenade maritime) jusqu'à la mer. Ce plan sera approuvé en 1912
Le marché central et le marché de Colom sont construits, et en 1921, les travaux de l'actuelle gare de chemin de fer Valencia-Nord s'achèvent.
En 1936, pendant la guerre civile, Valence devient la capitale de l'Espagne républicaine, jusqu'en 1939.
Dans les années 1980 la construction du métro est achevée. Le réseau compte aujourd'hui quatre lignes et continue à s'étendre.
A voir un jour !
D'après Wikipédia