C’est une nouvelle étude à réaffirmer l’importance de la pratique de l’exercice chez les patients atteints de la maladie de Parkinson. Car si la pratique de l’exercice apporte des bénéfices connus pour la santé métabolique, cardiaque, musculaire et osseuse, chez ces patients, elle permet aussi de ralentir la progression de la maladie dans le cerveau. Ici, il s’agit bien d’un exercice physique vigoureux, en plus des étirements et des exercices d’équilibre, qui va libérer des facteurs trophiques dans le cerveau permettant de maintenir les connexions et de limiter l’atrophie. Le point dans le JAMA Neurology.
On sait déjà que l’exercice peut contribuer à aider les personnes atteintes de la maladie de Parkinson à améliorer leur équilibre, leur motricité et même leur qualité de vie. Cette étude publiée dans la revue Neurology l’avait déjà démontré : des exercices adaptés peuvent réduire le risque de chute, mais au stade précoce de la maladie. Des chutes qui sont une conséquence fréquente de la maladie, chez 60% des patients atteints et de manière répétée pour les deux tiers d’entre eux. Cette nouvelle étude démontre des effets directs sur la santé du cerveau.
Le Dr Ahlskog, neurologue à la Mayo Clinic et auteur principal de l’étude, montrent que l’exercice aérobie favorise des facteurs trophiques protecteurs sur le cerveau dont la fonction est de maintenir les neurones en vie et de faciliter la croissance de leurs prolongements. L’exercice aide ainsi à maintenir les connexions et prévient l’atrophie du cerveau caractéristique de la maladie de Parkinson.
Ici, il s’agit bien d’un exercice » vigoureux » : un exercice qui » vous donne chaud et vous fait transpirer « , précise l’auteur qui donne l’exemple de la marche rapide ou de l’exercice en salle. Un exercice qui peut venir s’ajouter aux exercices d’étirement et d’équilibre, qui eux-aussi, peuvent contribuer à réduire certains symptômes de la maladie.
Le kinésithérapeute a donc tout son rôle à jouer dans le suivi de ces patients : il devrait identifier et adapter le type d’exercice au patient, développer un programme d’intervention personnalisé et jouer aussi le rôle de coach pour s’assurer de l’engagement continu du patient.
Quelques conseils des auteurs :
· Commencer lentement : le programme d’exercice doit être précisé par le médecin ou le kinésithérapeute et progressif de manière à favoriser l’adhésion du patient.
· Fixer des objectifs tenables : 4 séances de 45 minutes d’activité vigoureuse par semaine est une pratique raisonnable.
· Choisir une activité » qui plaît » au patient est le meilleur gage d’adhésion et de suivi à long terme. » Toutes les options d’exercice aérobie sont sur la table « .
· Enfin, optimiser le traitement médicamenteux pour optimiser la qualité de la vie et l’engagement dans l’exercice.
Source: JAMA Neurology January 19, 2016 doi:10.1001/jamaneurol.2015.4452 Physiotherapy and Occupational Therapy vs No Therapy in Mild to Moderate Parkinson Disease
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