Hier soir, les Fripouilles et moi étions en solo, ce qui signifiait une soirée film / pizza / Fanta citron. Au programme : Vice-Versa, dernier Disney Pixar en date. Tellement encensé par la critique (4,4 sur Allociné, excusez du peu), j’avais un peu peur d’être déçue et de passer à côté du phénomène. Eh bien pour moi, c’est un 5, et un grand.
Outre son idée de base absolument géniale, Vice-Versa n’est ni plus ni moins qu’une véritable bombe émotionnelle. Normal, me direz-vous, vu le thème du film ! Impeccablement écrit, le métrage nous fait plonger allègrement dans les méandres de la psyché de la petite Riley, faisant un parallèle parfait entre le travail intérieur de ses Emotions et le vécu de la petite fille. Instantanément attachants, les petits personnages qui campe ces Emotions sont, sous un aspect enfantin, en réalité croqués avec beaucoup de subtilité et de justesse. Le séisme qui surgit dans la vie de Riley dès le début du métrage touche aussi immédiatement le spectateur, lui assénant un sentiment implacable d’empathie pour cette petite fille déracinée.
Fait surprenant à la fin du film, et même si c’est souvent le cas de l’animation contemporaine, j’ai eu plus que jamais l’impression que le message s’adressait tout autant, voire plus, aux adultes qu’aux enfants. Une impression tenace que le film agissait tel un miroir, traitant de thèmes auxquels nous autres adultes avons tous été confrontés : la perte des repères et des racines, la prise de conscience du monde des grands, l’abandon de l’enfance et l’innocence perdue, le difficile passage à l’adolescence, la fuite du temps, la construction de notre identité profonde par les événements, les émotions, et les souvenirs … la Vie en quelque sorte. Certains passages sont d’ailleurs tellement bien sentis et émouvants qu’ils m’ont tiré à plusieurs reprises quelques (non, j’avoue, de nombreuses) larmes d’émotion (CQFD).
Néanmoins, loin d’être un film uniquement intelligible par les adultes (même si certains concepts, comme l’abstraction, leur était sans nul doute destinés), j’ai pu constater que mes Fripouilles avaient elles aussi été totalement conquises par ce voyage cérébral hors du commun. Intelligent, poignant, ambitieux, génial, inventif, foisonnant, pétillant, … on ne peut tarir de superlatifs devant cette petite merveille tout simplement brillante. Pour moi, un enchantement aux allures de chef d’oeuvre absolu, à côté duquel on ne peut pas passer, et sans doute le meilleur Pixar.