2016 sera l’année de l’incursion de la réalité virtuelle (VR) sur la marché. L’Oculus Rift arrive d’ici le premier trimestre en théorie, et le PlayStation VR dans l’année sans plus de précision… Si les précommandes de l’OR ont été lancées, son prix exorbitant de 699 euro en France, a fait redescendre sur Terre bon nombre de rêveurs. Mais voilà, je ne suis pas emballé par la VR, et je dirais même plus (comme dirait Dupont, je ne suis pas envallé par la BR), la VR, je n’y crois pas. Je m’explique en 3 points, car j’aime faire des listes.
1 – Le prix
Evidemment le prix. L’O.R est très cher. Non seulement, il faut avoir un PC surshooté aux amphèt’ pour que l’expérience soit accessible, mais c’est surtout les 700 balles qu’il faut débourser pour accéder à la bête. Clairement cher pour un périphérique. « C’est la technologie ma bonne dame », « certains lâchent autant pour un iPhone chaque année » ou tout autre argument similaire ne changera pas le fait que peu de gens au final pourront et voudront dépenser d’un coup autant d’argent.
il faut avoir un PC surshooté aux amphèt’ pour que l’expérience soit accessible
Le PlayStation VR n’a, pour l’instant, pas de prix annoncé officiellement, mais les rumeurs, souvent justes, murmurent un prix autour de 350-400 euro (le prix d’une console comme l’avait laissé supposer Sony).
Les plus fortunés ou les fanboys ne manqueront pas d’acquérir ce joujou, mais le joueur lambda, laissera le temps faire son oeuvre en attendant un prix plus abordable.
Et c’est le problème : malgré les prix serrés rapport à la technologie, le public touché sera clairement minoritaire par rapport à l’ensemble des joueurs.
2 – Le concept inadapté
Depuis la création des jeux vidéo, il y en a eu des tentatives pour prendre la place du sacro-saint binôme écran/manette : des capteurs infra-rouge de la Megadrive, au PowerGlove, en passant par le Virtual Boy, ou autre Move/Kinecterie… On voit que le résultat n’est pas probant : technologie approximative, prix fou-fous et ludothèque trop casual/démo technique. Les plus grands s’y sont cassés les dents.
Depuis la création des jeux vidéo, il y en a eu des tentatives pour prendre la place du sacro-saint binôme écran/manette
Sur le principe, la technologie de la VR est impressionnante et l’immersion inégalée… Mais en terme de jeux vidéo, je ne pense pas que la VR s’adapte aux jeux AAA. Eventuellement, le FPS qui semble le plus adapté car la vue subjective est justement le but de la VR, soit ; nous immerger dans un univers. Mais j’imagine mal un Call of Duty en VR… En pratique, cela serait très physique et vite fatiguant. Et bonjour le mption-sickness !
Mais en terme de jeux vidéo, je ne pense pas que la VR s’adapte aux jeux AAA
On peut donc compter sur des jeux adaptées spécifiquement pour cette technologie, mais encore une fois, l’accès à l’appareil déterminera le type de jeux… Car c’est aussi une question de gros sous.
3 – Le paradoxe qu’il suscite
Imaginons un jeu AAA très ambitieux, avec une utilisation optimale de la VR… Allez, imaginons par exemple un GTA-like dédié à la VR, qu’on utilisera uniquement en VR. Le jeu est formidable, les moyens ont été mis, et c’est l’exemple de jeu à suivre… Reste que le pari est extrêmement risqué car au final, combien de gens ne pourront pas y jouer, car le périphérique est trop élevé ? Vu les millions investis dans un jeu, il est normal d’espérer des millions de vente… ce qui ne serait pas le cas avec une obligation d’achat de matériel.
Reste alors le jeu jouable avec la VR et sans. Ainsi aucun joueur lesé, mais un jeu au double gameplay aura forcément une partie moins aboutie… Ou alors une partie VR gadget tel que le faisait Kinect ou le Move.
Il y aura évidemment de superbes jeux spécifiques, taillés pour l’immersion, mais ne seront-ils pas taxés de « Démo technique » ? Une fois la surprise passée, quelle sera la pérennité du bordel ? Ca fera cher pour flamber devant les potes.
En deux mots : Je suis très très sceptique quant à l’implantation pérenne des périphériques de réalité virtuelle dans le jeu vidéo. Très chers, ils devront certainement voir leur prix baisser pour ne pas toucher qu’une communauté de joueurs élitistes. Quant aux jeux, c’est aux développeurs de croire et de miser sur des jeux AAA pouvant donner l’envie de débourser des centaines d’euros. Ce n’est pas la compatibilité des jeux actuels qui fera vendre. Allez, faites nous rêver avec de belles licences, et pas des RollerCoaster VR. Mais honnêtement, je n’y crois pas et c’est pour cela que je pense que la VR n’est pas taillée pour le jeu vidéo grand public. A la limite, je crois plus en l’Oculus Rift qui pourra avoir d’autres utilisations que le jeu sur PC (visite virtuelle, film à 360°…)
Note de moi même : évidemment, ce n’est que mon avis. Je ne suis pas devin, et je serai ravi que la VR fonctionne et soit utilisée intelligemment. Croisons les doigts (ne serait-ce que pour les sommes investies en R&D)