Quatre-vingts années précisément
la séparaient du jour de sa naissance. Pour l’occasion, son frère était arrivé
la veille et lui avait proposé de l’inviter déjeuner au restaurant, elle envisageait
ce programme avec plaisir.
La matin de ce jour-là, elle
était allé chercher du pain frais pour le petit déjeuner, ainsi qu’elle le
faisait à chaque fois qu’elle recevait quelqu’un. Elle préparait thé et café
lorsqu’elle entendit chanter dans la pièce d’à côté. En y prêtant attention il
lui sembla même que plusieurs personnes chantaient.
L’émotion se saisit d’elle
lorsque sur le pas de la porte elle vit la quasi-totalité de ses enfants et leurs
conjoints ainsi que quelques-uns de ses petits-enfants.
Bouche bée, les mains sur les
joues, les jambes tremblantes, elle réalisait la longueur du voyage effectué
par certains d’entre eux, les jours de congés sollicités parfois âprement.
En l’embrassant, je sentis ses
joues mouillées de larmes de joie.
Nous avions tout prévus plusieurs
semaines à l’avance pour cette journée, elle n’avait plus qu’à savourer et se laisser
emporter par le plaisir.
De son propre aveu, notre maman
aura du mal à trouver le sommeil ce soir-là tant elle était emplie de bonheur
comme le serait un enfant à Noël.
l'émotion mère-fille (photo EV)
NB : Les plus cinéphiles de
mes lecteurs auront reconnus une référence en forme d’hommage à Ettore Scola
dans le titre de ce billet. Loin de moi l’idée d’un quelconque piagiat, cela va de soit.