Titre original : Close Range
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Isaac Florentine
Distribution : Scott Adkins, Nick Chinlund, Jake La Botz, Caitlin Keats, Tony Perez…
Genre : Action
Date de sortie : 18 janvier 2016 (DTV)
Le Pitch :
Un ancien soldat recherché par la police se retrouve à devoir protéger sa sœur et sa nièce contre des flics corrompus et un dangereux cartel de drogues…
La Critique :
Dans les années 80/90, Isaac Florentine aurait probablement pu se tailler une place au soleil et diriger les plus grands noms du cinéma d’action. Pour la Cannon par exemple, qui aimait justement collaborer avec ce genre de spécialistes. Malheureusement, dans les années 90, alors qu’il débutait tout juste sa carrière de réalisateur, cet expert en arts-martiaux bossait surtout à la TV. À l’aube des années 2000, il s’accoquina mêmeavec les Power Rangers, histoire de plomber un C.V. qui n’en demandait pas tant. Alors oui, Florentine a probablement raté le coche.
Heureusement, sa rencontre avec Scott Adkins lui a permis de rebondir. Ayant trouvé un acteur charismatique, dont les capacités physiques et le savoir-faire en matière de bourre-pif, pourraient enfin déboucher sur des longs-métrages percutants, Florentine n’a pas lésiné et a offert au genre deux uppercuts dans les dents, à savoir Un Seul Deviendra Invincible 2 et 3. Pas des chefs-d’œuvre non, mais de vrais films de baston à l’ancienne, parfaitement chorégraphiés, simples et brutaux. Ce qui n’est pas vraiment le cas de ce Close Range, qui nous arrive directement en vidéo, alors qu’un quatrième Un Seul Deviendra Invincible est dans les tuyaux.
Avec Close Range, on est plutôt du côté de Walker Texas Ranger. L’intrigue, minimaliste au possible, ne raconte pas grand-chose et n’est prétexte qu’à des bastons et autres fusillades. D’ailleurs, c’est flagrant, tout le monde se fout de cette stupide histoire de clé USB et de mafieux mexicains. Après tout, difficile de ne pas les comprendre tant tout ceci n’a que peu d’intérêt. Rapidement, Close Range s’impose comme un film d’action bas du front. Tout ce qu’il a à offrir se situe du côté des échanges de coups de poings et de pieds et donc, du côté de Scott Adkins. Un acteur qui semble être le seul concerné du lot. Le seul possédant également une vraie présence, tant tous les autres brillent par leur capacité à saborder à peu près toutes leurs répliques, déjà pas folichonnes à la base.
Conséquence directe du désintérêt croissant encouragé par ce script famélique ? Dès qu’Adkins ne lève plus la jambe ou ne balance plus un coup de boule, l’ennuie rapplique au galop. Personne ne fait d’effort particulier pour maintenir la tension. Ni le réalisateur, juste focalisé sur les chorégraphies, ni le directeur de la photographie dont le boulot se rapproche de ce qu’on pouvait voir dans la série Le Rebelle, ni la personne chargée de la musique, qui nous ressort toujours les mêmes trucs, comme dans les vieilles sitcoms des années 80.
Production anecdotique tenant plus du téléfilm que du vrai long-métrage de cinéma, Close Range ne brille vraiment que lorsqu’il fait parler la poudre. Enfin, façon de parler, tant les fusillades entre les gentils et les méchants sont d’une monotonie à toute épreuve. Non, en fait, c’est quand il montre Scott Adkins s’adonner à ce qu’il fait de mieux que le film s’envole enfin. Heureusement, Adkins se bat souvent, et comme d’habitude chez lui, le spectacle est plus que convainquant. C’est lors de ces moments-là que la complicité entre l’acteur et son réalisateur fait le plus d’étincelles. N’ayant pas besoin d’en faire des caisses, et sachant de toute façon filmer les chorégraphies, Florentine met en valeur les entrechats bourrins d’Adkins. Les coups portent, les corps volent, les dents aussi, et tant pis si quelques effets inutiles viennent diluer quelque peu l’efficacité des bastons.
En priorité réservé aux fans de Scott Adkins et plus globalement à tous ceux qui aiment ce genre de film, Close Range n’a rien d’autre à offrir. Pas même un habillage un tant soit peu soigné à ces scènes d’action. Répétitif, il tente bien de mettre en avant une ambiance western, mais n’arrive pas à convaincre, à cause, notamment, de la vacuité de son scénario. Poussif et franchement dispensable cet énième DTV n’aurait de toute façon aucune raison d’être si Scott Adkins n’était pas de la partie.
@ Gilles Rolland