En effet, l’augmentation du nombre de bébés nés avec microcéphalie et de cas de syndrome de Guillain-Barré est relevée au Brésil notamment, où le virus est endémique. Une récente enquête menée sur 4 cas suspects de microcéphalie avec association possible à Zika est menée actuellement par les autorités sanitaires brésiliennes. Le ministère de la Santé de Hawaï fait également état d’un cas confirmé en laboratoire d’infection par le virus Zika, chez un bébé né avec microcéphalie d’une mère qui résidait au Brésil durant sa grossesse. 2 autres pays, le Salvador et le Venezuela, rapportent maintenant une augmentation inhabituelle d’incidence du syndrome de Guillain-Barré, concomitante avec le développement de foyers Zika. L’observation est identique en Polynésie française.
· L’hypothèse d’une association avec le syndrome de Guillain-Barré (SGB) et d’autres complications neurologiques auto-immunes a été évoquée durant l’épidémie de 2013-2014, en Polynésie française, et est toujours sous enquête.
· Il existe des preuves de transmission de la mère à l’enfant, probablement via le placenta, au cours de l’accouchement voire de l’allaitement. Les autorités sanitaires brésiliennes considèrent néanmoins que la preuve est insuffisante pour modifier les pratiques actuelles d’allaitement maternel.
· La transmission du virus par le sang est envisagée. Cependant, aucun cas d’infection par transfusion n’a encore été documenté.
· La transmission sexuelle du virus Zika est également envisagée, des cas » possibles » ayant été rapportés.
Recommandation de la Direction générale de la santé (DGS) : la DGS confirme la circulation active du virus Zika dans les départements français d’Amérique (DFA-Martinique, Guyane, Guadeloupe) et à Saint Martin. La Martinique est passée, le 21 janvier, en niveau 3 du programme de surveillance, d’alerte et de gestion des épidémies, correspondant au stade épidémique. Le passage en situation épidémique est actuellement examiné pour la Guyane.
· Les femmes enceintes ou en désir de conception, résidant dans les DFA, sont invitées au respect strict des mesures de protection individuelle et les bonnes pratiques relatives à l’utilisation des produits insecticides et répulsifs. Ces femmes doivent bénéficier d’un suivi médical et d’une prise en charge renforcée. En cas de découverte d’anomalies à l’échographie (microcéphalie, anomalies cérébrales, signes de dysfonctionnement du tronc cérébral, retard de croissance intra-utérin), il est recommandé aux professionnels en charge d’adresser rapidement la patiente à un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN) pour une évaluation étiologique et pronostique de l’affection fœtus dont les conséquences possibles seront expliquées à la mère.
· Les femmes enceintes ou en désir de conception, résidant hors des DFA, sont invitées, le cas échéant à reporter leur projet de voyage. Dans le cas contraire toutes les recommandations et informations de prévention et de suivi devront leur être données.
Sources :
Communiqué DGS du 22 janvier 2016
ECDC 22 Jan 2016 Updated rapid risk assessment on Zika virus in the Americas and potential complications
InVS Dossier thématique sur le virus Zika
HCSP Personnes atteintes par le virus Zika. Actualisation des modalités de prise en charge