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Les actions pas loin de la capitulation

Publié le 22 janvier 2016 par Vincentpaes
Les marchés boursiers ont continué de plonger ! Les séances des derniers jours ont encore été marquées par des contre performances significatives, dans le sillage de publications macroéconomiques peu réjouissantes. Les investisseurs les ont en tout cas interprétées comme telles et ils craignent de plus en plus une spirale déflationniste, voire même le scénario d’une économie mondiale en récession. Crédit : marchés boursiers par Shutterstock Crédit : marchés boursiers par Shutterstock Crédit : marchés boursiers par Shutterstock
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Au cours des cinq dernières séances, l’Eurostoxx 50 a encore perdu 6%, contre 4,6% pour le S&P 500 et 5,85% pour le Nikkei 225. De son côté, l'indice VIX (qui retrace la volatilité des actions du S&P 500) n'en finit plus de grimper (quasiment +50% depuis le 1er janvier, à 27,6 points aujourd'hui), signe de la dégradation du sentiment de marché ces dernières semaines. Les investisseurs s’inquiètent non seulement de données conjoncturelles toujours plus décevantes, mais aussi de secousses répétitives sur les places financières asiatiques. Ces derniers jours, la production industrielle américaine est ressortie en contraction, pointant la fébrilité de l'industrie aux Etats-Unis. Cette tendance récessive sur ce pan important de l'économie fait craindre une contagion à d'autres secteurs, comme les services ou l'immobilier, qui jusqu'ici font preuve de vigueur.

C'est également une source de révision à la baisse des anticipations inflationnistes aux Etats-Unis, d'autant que les prix pétroliers continuent par ailleurs de chuter. Le baril de pétrole a testé un nouveau seuil sous les 28 USD. De son côté, la faiblesse des cours pétroliers pénalise les pays producteurs, en particulier au sein des marchés émergents, déjà fébriles. C'est le cas de la Russie, en récession, dont le régime économique est basé sur la rente pétrolière. A l'échelle globale, le Fonds Monétaire International (FMI) s'inquiète notamment du ralentissement plus fort qu'attendu de la Chine, des conséquences sur les marchés émergents de l'appréciation du dollar, corolaire du resserrement des conditions de financement aux Etats-Unis. L'institution new-yorkaise a révisé ses prévisions de croissance mondiale pour les deux prochaines années (3,4% en 2016, contre 3,6% anticipé précédemment). Toutefois, si les nouvelles économiques n'engagent pas à l'optimisme, les réactions sur les places boursières sont peut-être excessives. Les investisseurs ont paniqué dès les premières séances de janvier, alors même que les facteurs de risque sont bien identifiés et intégrés depuis des mois. Comme très souvent, les sorties de capitaux ont amplifié et entretenu le mouvement baissier des marchés. Qui plus est, la spirale de "bear market" actuelle se distingue par une corrélation des différentes classes d'actifs, une difficulté supplémentaire pour les investisseurs qui ne trouvent pas d'alternative de diversification pour leur portefeuille. Actuellement, les marchés obligataires souverains et corporate corrigent, comme les actions et les matières premières, quelles que soient les zones d'investissement. Même s’il semble encore trop tôt pour se repositionner, le repli généralisé des cours boursiers pourrait constituer une opportunité d'achat à bon compte pour les investisseurs prêts à assumer un risque plus élevé.

Nous ne sommes plus très loin d'une capitulation, synonyme de stabilisation, voire de retournement des marchés. La correction a été relativement violente, après un tel mouvement, les marchés vont tenter de trouver de bonnes raisons de repasser à l'achat. L'une d'entre elles pourrait être une réaction volontariste de la BCE, dès cet après-midi. A l'issue du comité économique et financier de la Banque centrale, Mario Draghi souhaitera certainement rassurer les investisseurs comme il l'a fait par le passé. Compte tenu de la dégradation de l'environnement économique et financier, des signaux en faveur de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire seraient bienvenus pour requinquer les marchés. Une fois de plus, en Bourse, le sursaut, si ce n'est le salut, pourrait venir de la banque centrale !

A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est stratégiste pour CMC Markets.

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