Un film de Chris Buck et Jennifer Lee (2013 - USA) - Animation effet 3D studios Disney Pixar
Un peu déçue (je pensais pouvoir donner un 10/10) mais pas trop.
L'histoire : Un petit royaume, normal, avec une princesse qui l'est un peu moins. Elsa a des pouvoirs magiques, tout ce qu'elle touche se transforme en merveilles de glace et de neige, à la grande joie de sa petite soeur Anna. Mais un jour qu'elles jouent toutes les deux, Anna est laissée quasi morte, foudroyée (ou plutôt gelée...) par les talents de sa soeur, consternée. Un troll la ramène à la vie, en lui faisant oublier tout ce qui s'est passé auparavant, et conseille à Elsa d'apprendre à se maîtriser. Elle fait plus que ça, elle s'enferme dans sa chambre et ne touche plus à rien. Et puis le roi et la reine meurent. Elsa doit être couronnée et sortir de son isolement. Sa petite soeur est folle de joie, enfin la vie et la joie vont revenir au château. Elsa, elle, tremble à l'idée que ses pouvoirs ne se manifestent à nouveau et revêt des gants bien couvrants. Mais lorsqu'on lui donne le sceptre royal, l'officier lui précise que la coutume exige qu'elle le prenne à mains nues... Bientôt le royaume entier se couvre de glace et Elsa s'enfuit.
Mon avis : J'attendais de voir ce film avec une fébrile impatience. D'abord j'adore les histoires de princesses, encore plus celles de Disney qui enchantèrent mon enfance (et ça continue), et en outre La reine des neiges était un de mes contes préférés quand j'étais petite. Et puis l'engouement des jeunes demoiselles des années 2010 pour la belle Elsa (Libérééééée, délivrééééée....) me laissait augurer un pur moment de bonheur.
D'abord, j'ai rapidement compris que ça n'avait strictement rien à voir avec le conte d'Andersen, si ce n'est que, oui, il y a une reine des neiges comme personnage. Dommage, la vraie histoire est bien plus forte et marquante. Mais le pouvoir d'Elsa nous intrigue, la petite Anna est adorable, on se laisse embarquer... Sauf que j'ai trouvé assez vite que tout ça restait un peu planplan. Une histoire extrêmement simpliste (je me suis ennuyée), avec peu de personnages secondaires ; moins d'humour que d'habitude ; des décors et des dessins bien travaillés dans le détail, mais très peu fournis (costumes - à part la robe bleue d'Elsa - pas vraiment recherchés, décors succincts). Les images me semblaient "vides", et seulement "meublées" par les chansons, trop nombreuses et qui se ressemblent toutes. Et enfin, il n'y a pas vraiment de méchant dans cette histoire. Elsa est un être un peu hybride, que je n'ai pas vraiment cernée. Dans les contes, faut de vrais méchants, flûte !
Et puis je ne raffole pas de ce nouveau style donné aux visages féminins (les garçons gardent des têtes à peu près normales). Ca a commencé avec Rebelle et Raiponce, même si l'évolution avait déjà démarré un peu avant. On sent une influence très forte des mangas. L'ovale s'aplatit pour devenir plus large que haut, les yeux deviennent immenses, au détriment du reste du visage. Si dans les deux films précités, l'équilibre reste à peu près cohérent, j'ai trouvé que pour La reine des neiges, ça devenait un peu too much : les 2/3 du visage, encore élargi, sont pris par les yeux, gigantesques, alors que nez et bouche sont rassemblés dans un petit tiers, ce qui donne un minois de souris...
Ceci dit, c'est joli, c'est féerique, ça se regarde très bien. Et puis le film est à voir ne serait-ce que pour LA scène, absolument merveilleuse, où Elsa s'enfuit et décide de donner libre cours à ses pouvoirs, qu'elle cachait depuis tant d'années. Fabuleux moment où elle danse, chante (libéréééée....) tout en créant des merveilles de glace, dont ce qui sera son sublime palais, avec pour finir la transformation de sa coiffure et de sa robe qui devient une somptueuse chose bleue, aérienne et toute pailletée. Alors là... moi j'étais scotchée et je chantais aussi (libéréééée...) ! Ceci dit je n'ai pas trop apprécié le côté hyper sexy d'Elsa, avec cette robe moulante fendue, et sa démarche ondulante genre Charlize Theron pour Dior, j'adore : ils ont copié, ou quoi ? Ca fait rêver ? Oui mais nous adultes pouvons relativiser, alors que les petites filles, déjà bien trop "sexualisées" à notre époque, voient là encore un modèle de femme à la Kardashian (le popotin en moins).
Et au final, je ne vois pas bien le message. Le personnage est négatif, puisqu'elle fait du mal, même si ça se termine bien ; en fait ça ne devrait pas être elle l'héroïne des enfants, mais sa petite soeur. Moins glam, moins sexy, mais tolérante, aimante, constructive, combative, positive.
Bref, un peu déçue mais fan d'Anna.
5.100.000 entrées en France, le film a fait carton plein et peu de gamines en France n'ont pas eu leur poupée Elsa... La fameuse chanson passe encore en boucle dans les chambres des moins de dix ans. Un truc de dingues, comme le fut Cars en son temps pour les garçons (vous noterez au passage combien les stéréotypes continuent d'être infligés aux gosses... et - hélas - entretenus par les parents et... les grands-parents).
La presse est plus méchante que les petites filles, forcément. Beaucoup apprécient le film, vu à travers le prisme déformant des yeux brillants de leurs bambins. D'autres restent carrément plus terre-à-terre, comme La Croix : "ce Disney ressemble davantage à un spectacle sur glace qu'à un film d'animation." C'est vrai, c'est un peu ça ! Les internautes sont aussi divisés. Bref ce n'est pas LE Disney de la décennie.
Bien sûr, ce film entre dans la catégorie Dessin animé du Challenge ! J'en suis à 15/41.