Après un premier match amorphe, la France n'est pourtant que juste retombée dans ses travers déjà entr'aperçu lors de qualifications difficiles. Cette incapacité à faire le jeu, cette lenteur dans la transmission, cette absence de prises de risque sont autant de classiques qui font que 1998 n'est plus qu'un anniversaire, un lointain anniversaire.
Mais qui sait dans l'ambiance des grands matchs et face à une forte opposition, les vieux guerriers retrouveront peut être leurs vertus... à moins qu'il ne fasse trop chaud, que la pelouse soit trop sèche, que les sangliers aient mangé des cochonneries...
Face à des équipes plus entreprenantes que les roumains - roumains qui ont terminé premier de leur poule de qualif devant la... Hollande que tout le monde encense aujourd'hui - notre système défensif sera plus utile. Ah le système ! c'est vrai qu'à voir jouer la France on croirait voir, toute proportion gardée, le Losc, c'est dire si je le connais ce système. Un système qui permet de finir aux places d'honneur mais pas de gagner, Claude Puel qui en est un adepte fervent a des velléités de départ pour Lyon sans avoir inscrit la moindre ligne nouvelle au palmarés du Losc. Pour gagner la Ligue des Champions ça fait juste. Mais après claude il y aura la Turquie ou le Qatar, suffira de demander à Vahid...
Pour que cela fonctionne, il faut des milieux centraux pressant très haut et des latéraux explosifs. Tout ce que les bleus n'ont pas, je sais. C'est pourquoi je verrai bien Nasri venir faire le lien entre attaque et milieu au détriment d'un attaquant au départ, d'un milieu défensif ensuite. Avec un Ribéry à son poste à gauche et Govou à droite. Enfin de toute façon il va falloir par commencer par faire jouer des joueurs qui jouent vraiment, pas des remplaçants de luxe de clubs européens. Thuram, Makelele, Malouda et Anelka ensemble sur le terrain alors qu'ils ont surtout connu le banc, ce n'est pas raisonnable. Et puis un champion d'Europe, Patrice Evra remplaçant lui c'est un peu fort de café.
De la cohérence et beaucoup d'envie c'est finalement tout ce que l'on demande et peut espérer aujourd'hui avec le risque de couler face à des adversaires euphoriques ou la chance de se refaire la cerise. Sans zorro ou autre sauveur, Vieira n'en a pas le physique ni Henry l'efficacité. Reste l'orgueil et la fierté.