LE TEXTE
Tout cela se passe autour d’une étoile de type solaire, sans doute un peu moins massive que le Soleil… Nous suivons pratiquement en direct la formation d’un système planétaire complexe. « Techniquement, précise Frédéric Gueth, HL Tauri n’est même pas encore une étoile, elle se situe dans une phase pré-séquence principale et les réactions thermonucléaires ne se sont pas encore déclenchées, donc c’est vraiment un astre très jeune. On sait depuis longtemps que toutes ces étoiles sont entourées de disques de gaz et de poussière et on sait aussi que les planètes se forment dans ces disques. Mais les grandes questions sous-jacentes sont comment et quand se forment les planètes ?
Le disque protoplanétaire visible autour de HL Tauri mesure environ 3 fois le diamètre du Système solaire en limitant celui-ci à l’orbite de la planète Neptune, à quelque 4,5 milliards de km du Soleil. Les anneaux et les vides qui le segmentent sont très probablement la marque des planètes en cours de formation ou déjà suffisamment massives pour commencer à nettoyer leur orbite, à faire le vide autour d’elles. Il est tentant, avec un tel niveau de résolution, de faire le parallèle avec les anneaux de Saturne au sein desquels on a découvert ce que l’on appelle des satellites bergers qui maintiennent la cohésion des structures annulaires. Il est encore impossible avec les moyens disponibles aujourd’hui d’observer directement les corps qui sillonnent le disque de HL Tauri et comprendre toutes les structures mises en évidence par les observations d’ALMA
D’autant plus que tout cela se passe autour d’une étoile très jeune, trop jeune auraient même tendance à dire les astronomes. Même si notre compréhension de la formation et de l’évolution des disques protoplanétaires a déjà beaucoup évolué en à peine plus d’une décennie, depuis que des centaines d’exoplanètes et de systèmes planétaires ont été découverts, très peu de personnes à ce jour imaginaient que l’on pourrait observer un tel degré d’avancement dans un disque ceignant une étoile aussi jeune.
HL Tauri se serait formée par l’effondrement gravitationnel d’une partie de la nébuleuse qui la cache encore, il y a seulement un million d’années. Or, le processus de formation des planétoïdes par accrétion de grains de plus en plus massifs est censé durer plusieurs millions d’années ! Pour Frédéric Gueth : « on pouvait penser auparavant qu’une étoile se formait d’abord et que des planètes apparaissaient éventuellement dans un second temps à partir des matériaux qui restaient autour, mais ce que l’on voit à présent, c’est que les planètes se forment très tôt dans le processus, en même temps que l’étoile en fait. Ici, visiblement, la formation de l’étoile et des planètes se déroule simultanément, ce sont deux aspects du même phénomène. La conclusion logique c’est que toutes les étoiles sont potentiellement entourées de planètes. C’est quelque chose que tout le monde subodore, mais, là, on commence à avoir des indications très fortes. » Les premiers chapitres des théories planétaires ont manifestement besoin d’une bonne remise à niveau…
Guillaume Cannat blog nouvobs
COMMENTAIRES
"Ici, visiblement, la formation de l’étoile et des planètes se déroule simultanément, ce sont deux aspects du même phénomène": On ne peut trouver ici meilleure contribution à notre thèse selon laquelle étoiles et planètes se forment dans le même temps. Et si tel est le cas, cette genèse ne peut être causée par l’agglomération de ces « cailloux » spatiaux nommés planétésimaux dont nous avons plus d’une fois dénoncé l’aberration. Malgré les dénégations évidentes que ne cessent d’apporter les observations, cette théorie standard de formation de planète va demeurer inamovible et voici pourquoi.
Elle remet tout simplement en cause la genèse des étoiles par effondrement gravitationnel qui suppose une masse critique que ne peuvent atteindre les planètes. Donc planètes et étoiles ne peuvent naître dans le même temps et d’identique façon. Mais comme l’astrophysique ne dispose pas d’une genèse alternative elle va demeurer dans l’expectative d’un ni–ni pour les planètes : ni genèse sur le mode astral, ni sur le mode des planétésimaux. Elle ne remettra pas en cause le modèle de l’effondrement gravitationnel car cela contesterait immédiatement la validité du big bang. C’est que celui-ci n’a d’autre raison d’être que de fournir la matière première sous forme de nuages interstellaires prédisposés à l’effondrement.
Choisir la genèse alternative que nous proposons – à savoir l’autogenèse par les étoiles de leurs propres éléments – mettrait à bas la théorie du big bang. Dans notre théorie étoiles et planètes d’un système naissent simultanément sans conditions de masse et donc tous les astres ont le même âge. C’est très exactement ce qu’affirme l’observation résumée dans le texte ci-dessus. On ne peut imaginer meilleure confirmation de la justesse de notre théorie pour l’heure totalement ignorée par la communauté des scientifiques.