Et si on parlait de l’asclépias. Une plante nommée d’après le dieu grec de la médecine, asclépios. Une plante donc avec des propriétés curatives. Les indiens d’Amérique le savaient, ils s’en servaient aussi comme édulcorant. On s’en est servi pour faire du caoutchouc.
Depuis, on considère la plante comme une mauvaise herbe et on l’arrose abondamment de produit fabriqué par Monsanto. Il se trouve que les papillons monarques qui migrent du Canada au Mexique ne mangent que des asclépias, plantes qui sont toxiques pour les oiseaux et les herbivores. Les monarques deviennent aussi toxiques pour leurs prédateurs. La disparition des asclépias entraîne celle des monarques.
Des jardiniers écolos et bien intentionnés ont planté des asclépias pour les monarques. Ils ont choisi une variété tropicale qui font de très jolie fleurs, variété qui ne meurt pas en hiver. Mauvaise pioche : Les monarques trop contents de trouver de la bouffe toute l’année ne migraient plus et pondaient dans ces plantes qui propageaient un virus et qui donc augmentait la mortalité des monarques. Comme quoi, il ne suffit pas d’avoir de bonnes intentions.
Depuis peu, l’asclépias est cultivée au Québec sous le nom de soyer du Québec pour ses fibres qui ont des propriétés hydrofuges. C'est un bon isolant acoustique et thermique. Le roi Louis XV utilisait déjà la soie d'Amérique pour ses vêtements chauds. La conquête britannique a mis un terme à ce début d'exploitation. Perfide Albion !
Ci-dessus, le contenu des graines du soyer du Québec, l'asclépias syriaca (de Syrie, une erreur géographique) qui est aussi appelée arbre à perruches à cause de la forme de ses graines.