Avis à tous les curieux : les cinq planètes les plus brillantes sont visibles ensemble en fin de nuit durant un mois, entre le 20 janvier et le 20 février 2016. Nul besoin d’un instrument pour pouvoir admirer cet alignement planétaire assez rare.
Astrum, corps céleste ; asteres planetes, astre vagabond. « Le mot planète est dérivé de planasthai, « errer ça et là, s’écarter du chemin » » écrit l’astrophysicien Daniel Kunth dans son livre « Les Mots du ciel
Sur les huit planètes du Système solaire (et même peut-être neuf aux dernières nouvelles), cinq sont observables sans instruments : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne (pour rappel, elles sont associées à cinq des sept jours de la semaine). En ce qui concerne Uranus et Neptune, leurs grandes distances avec la Terre les a toujours empêcher de les distinguer à l’œil nu.
Circonstances assez rare : en fin de nuit, entre le 20 janvier et le 20 février 2016, cinq de ces astres vagabonds sont visibles ensemble. En effet, une fois Mercure levée (celle-ci est à rechercher près de l’horizon sud-est), une heure environ avant que le Soleil ne darde ses premiers rayons, on peut admirer avec nos seuls yeux toutes ces planètes alignées dans la voûte céleste, entre le sud-est et l’ouest, sud-ouest.
Sur cette photo, il ne manque que Mercure, pas encore levée. Spica et Antarès sont deux des étoiles les plus brillantes visibles à proximité des planètes. La première appartient à la constellation de la Vierge et la seconde, au Scorpion — Crédit : Ken Christison via EarthSky.org
Bien entendu, pour profiter au maximum de ce spectacle relativement rare (la dernière fois que cela s’est produit, c’était entre le 15 décembre 2004 et le 15 janvier 2005), il est préférable de prendre vos distances avec la pollution lumineuse car elle nuit à l’éclat des étoiles, et de pointer un instrument, si vous en avez un, sur chacun de ces astres. Avec une simple paire de jumelles, par exemple, vous pourrez distinguer les phases de l’étincelante Vénus ou encore, les quatre satellites galiléens (découverts par Galilée) de Jupiter.
C’est cette dernière qui ouvre le bal. En ce moment, la planète géante surgit de l’horizon est peu avant 22 h, donnant en spectacle à nombre d’astronomes amateurs qui bravent le froid hivernal, ses bandes équatoriales semblables à des rayures, le transit de sa tache rouge et bien sûr le ballet incessant de ses lunes (visibles dans des binoculaires). Quatre heures plus tard, peu avant 2 h du matin, Mars la rouge la rejoint. Puis, c’est au tour de Saturne d’entrer en scène, vers 04h45, suivie environ une heure plus tard, par Vénus (vers 6h). Enfin, quand Mercure paraît dans les lueurs de l’aube, les cinq protagonistes sont réunis.
A noter, que la Lune décroissante sera tour à tour en conjonction à côté de ces planètes jusqu’au 6 février. D’abord, gibbeuse en compagnie de Jupiter le 27 et le 28 janvier, puis, le 30 janvier, elle passe à côté de Spica (l’étoile la plus brillante de la Vierge), le 1er février, elle s’affiche en dernier quartier aux côtés de Mars, et deux nuits plus tard, le 3 février, elle brille à proximité de Saturne. Enfin de beaux et fins croissants lunaires seront visibles aux aurores, non loin de Vénus et de Mercure les 5 et 6 février. Ajoutons que les plus avertis, en profiteront sans doute pour tenter d’observer un corps minuscule du Système solaire : la comète C/2013 US10 (Catalina). Quasiment visible à l’œil nu au tout début de cette nouvelle année du fait de son activité, l’astre poursuit sa route vers les confins du Système solaire à travers les constellations circumpolaires de la Girafe et et de la Petite Ourse.
Pour en revenir à cette réunion de cinq planètes qui se déroule en fin de nuit, sachez que si pour des raisons de météo ou de non disponibilité, vous ne pouvez pas les admirer, il sera possible de vous rattraper cet été, cette fois en tout début de nuit, entre le 13 et le 19 août. A la même période, nombre de curieux guetteront les derniers soubresauts de l’annuelle pluie d’étoiles filantes des Perséides.