298 – l’un, plotin et la prematiere

Publié le 20 janvier 2016 par Jeanjacques

Aujourd’hui la science a repris aux philosophes et théologiens ce qui leur appartenait en propre : le discours sur l’origine du monde. Nous voudrions montrer que nombre de ces philosophes ont eu des intuitions en accord avec la cosmogenèse de la prématière que nous défendons ici.
Aussi, la cosmogenèse de Plotin, que nous extrayons du plus profond de l’histoire des idées, participe-t-elle d’une sorte « d’inconscient du savoir » telle qu’une problématique demeure inchangée tant que les réponses n’y sont pas apportées.


Extraits de Wikipedia

Plotin, (205 - 270 ap. J.-C.), philosophe gréco-romain de l'Antiquité tardive, est le représentant principal du courant philosophique appelé « néoplatonisme ».
La nature de l'Un, qui est le principe premier selon Plotin, est telle que de lui émane nécessairement le reste du monde. En effet, il ne faut entendre par là ni un processus temporel ni la division d'une unité potentiellement complexe : l'Un étant absolument un et donc absolument simple, il ne peut avoir en lui nulle complexité, s'il donne lieu au monde et à sa complexité, l'émanation est comprise plutôt « en termes de dépendance ontologique atemporelle »

D'autre part, la théorie de l'émanation montre que la procession est un processus logique qui ne dépend pas de la volonté d'un Créateur. Cette attitude vis-à-vis de l'origine du monde constitue une différence capitale entre le néoplatonisme païen (de Plotin) et le néoplatonisme chrétien d'un saint Augustin. En effet, ici contrairement aux penseurs juifs et aux premiers chrétiens, il n'y a aucun « acte » créateur à l'origine du monde, il n'y a aucune volonté divine à l'œuvre dans la création. L'Un donne naissance à tout, sans qu'il faille voir là l'action de sa volonté, à proprement parler.

De ce fait, il est impossible de distinguer un avant, un pendant et un après l'émanation, et il est donc également impossible de parler de création, y compris dans le sens d'une création sans intention de créer ni créateur. Pour toutes ces raisons, Plotin est un défenseur radical de l'éternité du monde ; pour lui, le monde n'a jamais eu de commencement.

L'Un est immuable et immobile, il n'a pas d'esprit, pas de volonté. Il est absolument transcendant. L'Un n'y perd rien, il ne se divise pas non plus, ni ne se morcelle en une multitude d'êtres inférieurs. Il reste entier mais « déborde » en quelque sorte vers les niveaux de la réalité qu'il domine et soutient. L'Un se comporte à l'égard du réel un peu comme le Soleil qui, par ses rayons, donne aux objets la possibilité d'être vus, sans pour autant que l'intensité de sa lumière en perde quelque chose.

L'Un est absolument transcendant, mais il est aussi immanent en tout. Il n'est nulle part, mais il est partout. Tout a rapport, à des degrés divers, à l'Un, qui est la mesure de toutes choses Puisque tout est issu de lui, directement ou indirectement, puisqu'il n'y a pas de séparation entre l'Un et le monde comme entre Dieu et sa création, tout est également lié à lui. Il est donc possible de retrouver en chaque être la trace de ses principes supérieurs.

COMMENTAIRES

Comme pour la plupart des philosophes anciens, le principe premier tel que l’UN n’est pas pensé comme substance effective mais abstraite, ce qui ne permet pas de comprendre comment la matérialité du monde peut s’en extraire ou entretenir des rapports.
Nous allons reprendre quelques éléments du texte ci-dessus en remplaçant l’Un par prématière pour « actualiser » sa doctrine vieille de près de deux millénaires.

La prématière, qui est le principe premier selon Plotin, est telle que d’elle émane nécessairement le reste du monde. En effet, il ne faut entendre par là ni un processus temporel ni la division d'une unité potentiellement complexe : La prématière étant absolument une et donc absolument simple, il ne peut avoir en elle nulle complexité ; si elle donne lieu au monde et à sa complexité, l'émanation est comprise plutôt « en termes de dépendance ontologique atemporelle »

. …..En effet, ici contrairement aux penseurs juifs et aux premiers chrétiens, il n'y a aucun « acte » créateur à l'origine du monde, il n'y a aucune volonté divine à l'œuvre dans la création.La prématière donne naissance à tout, sans qu'il faille voir là l'action de sa volonté.

… Plotin est un défenseur radical de l'éternité du monde ; pour lui, le monde n'a jamais eu de commencement.
La prématière est immuable et immobile, elle n'a pas d'esprit, pas de volonté. Elle est absolument transcendante. La prématière n'y perd rien, elle ne se divise pas non plus, ni ne se morcelle en une multitude d'êtres inférieurs Elle reste entière mais « déborde » en quelque sorte vers les niveaux de la réalité qu'elle domine et soutient.

La prématière est absolument transcendante, mais elle est aussi immanente en tout. Elle n'est nulle part, mais elle est partout. Tout a rapport, à des degrés divers, à la prématière, qui est la mesure de toutes choses puisque tout est issu d’elle, directement ou indirectement, puisqu'il n'y a pas de séparation entre la prématière et le monde comme entre Dieu et sa création, tout est également lié à elle. Il est donc possible de retrouver en chaque être la trace de ses principes supérieurs.

La plupart des propriétés que nous avions envisagées pour la prématière se trouvent ici préfigurées par Plotin : Éternelle, immuable, immobile, insécable, simple, à l’origine de tout, présente dans la matière…
Pourquoi en est-il ainsi ? C’est qu’à partir du moment où on pose le monde comme éternel, un certain nombre de conséquence logiques s’en suivent, déductibles les une des autres. Dès lors, avant d’être une science mathématisable, la cosmologie est avant tout une construction philosophique rationnelle, au soubassement de toutes les opérations de mesure et d’expérience.