Des milliers de jeunes naïades des centaines de femmes lascives des dizaines d’étudiantes énamourées Mon arrière-grand-mère m’écrit régulièrement pour me demander des nouvelles de Baptiste. De sa voix tremblotante, elle me demande : “Et ce jeune Breton dont tu me parles souvent, que devient-il ? Tu n’aurais pas une photo ? D’après ce que tu me racontes, il doit être fort laid. “
Aujourd’hui, j’ai donc décidé de satisfaire mon fidèle lectorat en abordant un des sujets les plus improbables jamais abordé sur Internet : “la triste et incroyable aventure de Baptiste le Breton, joueur de badminton amateur.”
Baptiste Plougazoil est né en 1981 à Rennes, préfecture d’Île-et-Vilaine. Dès ses primes années, il se distingue par un tempérament primesautier qui le rend très populaire auprès de ses camarades. À 8 ans, il cache une grenouille dans le sac de sa maîtresse. À 10 ans, il repeint en rose le bureau du directeur pendant la récréation. À 11 ans, il sabote la station d’épuration du village de Saint-Malo et à 13 ans, il fait brûler le Parlement de Bretagne. Cet esprit farceur le pousse naturellement dans une vie d’aventurier et de rebelle. N’oublions pas que la chouannerie à commencé en Bretagne… Après son bac et des études d’ingénieur à Belfort, il devient successivement faux-saunier dans la Mayenne, trafiquant de craquelins dans les Côtes d’Armor, fabriquant de fausses poutres en polystyrène et vendeur de qat en Somalie. À l’âge de 25 ans, après quelques années de bohème et d’aventure, il fait une rencontre qui va changer sa vie. Dans le marché de Mogadiscio, il rencontre Salmanazar, un prêtre mazdéen berrichon. Ils deviennent rapidement inséparables, comme Verlaine et Rimbaud. Ils rentrent tous les deux dans le Berry, s’engagent dans la même entreprise, fréquentent les mêmes restaurants à viande et les mêmes clubs sportifs. Ainsi découvrirent-ils le badminton en septembre 2007.
L’apprentissage est long et douloureux. Baptiste a deux professeurs : Hugues, qui lui donne des coups de raquette dans les oreilles et Herbert qui visent les yeux avec le volant. Il revient régulièrement défiguré mais il s’accroche. Le miracle se produit le mercredi 4 juin 2007. Baptiste remporte son premier match contre le grand Khan.
Aujourd’hui, hélas le sort lui fut moins favorable. Cette photo a été prise par un paparazzi au cours de la dernière défaite de notre ami. Sur cette image, on sent le peu de sérénité dont un joueur est capable. Il tremble de terreur comme une vache de réforme qui affronterait un toréador dans l’arène. (Ce qui explique pourquoi la photo est un peu floue.) Courage Baptiste, la sympathie du grand Khan t’accompagne dans le malheur.