Jamais les jeunes n’ont été aussi nombreux à acheter. « Les primo-accédants n’hésitent plus à s’endetter sur 30, voire 50 ans, pour acheter », observe Bernard Cadeau, Président du réseau Orpi. L’arithmétique leur donne raison : un cadre qui gagne 5 000 euros net par mois à la veille de son départ à la retraite touchera ensuite environ 50% de son ancien salaire. S’il a terminé de payer sa résidence principale, il évite de dépenser 1 500 euros en loyer chaque mois, soit 60% de sa retraite mensuelle ! Autres avantages de l’achat d’une résidence principale : l’épargne forcée et l’espoir de plus-values. Tous les acquéreurs le reconnaissent : l’achat d’un logement transforme toute cigale en fourmi. Et s’ils n’avaient pas à rembourser tous les mois leur mensualité, il y a peu à parier qu’ils mettraient l’équivalent de côté sur un compte d’épargne. La plus-value n’est que la cerise sur le gâteau… même si, au cours des dix dernières années, avec plus de 120% de hausse des prix, la taille de la cerise a dépassé celle du gâteau !
Ensuite, « une fois sa résidence principale remboursée, on peut consacrer le même montant à l’achat d’une résidence secondaire », conseille Christophe Zeller, président d’Immo-Retraite, qui propose une formule originale, inspirée des viagers : acheter un bien à une personne âgée, avec une décote de 30?%. En contrepartie, il faut laisser l’ancien propriétaire revenir dans sa maison de vacances deux mois par an. Faut-il aller encore plus loin et investir dans l’immobilier locatif en prévision de ses vieux jours ? La rentabilité des opérations, ajoutée à l’effet de levier du crédit, a de quoi séduire. Mais il faut se méfier : l’investissement locatif n’est ni le plus rentable des placements, ni le plus tranquille, ni le moins imposé. Sa performance globale s’est élevée à 10,5% pour un logement à Paris entre 1985 et 2005, derrière celle des actions françaises (12%), mais loin devant les 5,1% des fonds monétaires et les… 3,9% du livret A. Certes, la performance du placement immobilier n’a été que de 5,2% entre 1990 et 2005 en raison du krach de la pierre. Et le placement actions n’a progressé que de 6,5% par an entre 1998 et 2005. Mais les jeunes acheteurs raisonnent, eux, à un horizon de quarante ans. Et là, la pierre retrouve tout son charme.
Source : Agnès Severin 08/03/07 - nouvelobs.com
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