Des chercheurs de l’Université du Michigan ont développé une tablette en braille pour rendre des matières comme les sciences ou les mathématiques plus accessibles aux malvoyants.
Pour améliorer le quotidien des 285 millions de malvoyants (selon l’OMS), de nombreuses technologies ont vu le jour. Celle-ci ne propose pas de faciliter le déplacement des personnes aveugles mais se concentre sur le savoir et la connaissance. Une équipe de chercheurs de l’Université du Michigan a développé une tablette en braille avec une nouvelle technologie, dans le but de rendre plus accessibles les sciences et les mathématiques.
Cette tablette tactile utilise du liquide ou de l’air pour remplir des micro bulles qui forment ensuite les blocs de points caractéristiques de l’alphabet braille. Chaque bulle est dotée d’une forme de porte qui reste fermée ou s’ouvre pour laisser passer l’air ou le liquide en fonction des commandes. Contrairement aux tablettes existantes, celle-ci est de taille réduite, celle d’un iPad ou d’un Kindle, ne propose pas qu’une seule ligne de texte à la fois mais toute une page et est moins coûteuse. L’objectif est de la vendre à un prix inférieur à 1000 dollars.
Le fait que le nombre d’utilisateurs de cette écriture chute drastiquement n’inquiète pas les chercheurs. En effet, selon des chiffres de 2012, les utilisateurs réguliers du braille en France seraient environ 7 000 – soit environ 10,77% des 65 000 aveugles et 0,6% des 1,2 million de malvoyants. De même aux États-Unis, le braille étaient le moyen de lecture principal de 10% des 1,3 million de personnes reconnues comme aveugles en 2007 contre 51% des personnes aveugles en 1963, d’après un rapport de la Fédération nationale des aveugles. Ils seraient 80% parmi les malvoyants actifs.
Et pour cause, s’il n’y a pas de livres en braille, les malvoyants ne peuvent pas lire par eux-mêmes et doivent demander l’aide d’un tiers, ce qui peut-être onéreux, ou utiliser un système de synthèse vocale, qui par définition ne fait pas appel aux mêmes sens. Pour des domaines comme les sciences ou les mathématiques il est préférable d’avoir un support écrit. C’est ce qu’explique la professeure Sile O’Modhrain qui collabore au développement de la tablette et souffre elle-même de déficience visuelle. Au-delà du texte, le dispositif pourrait également adapter des graphiques, tableaux, cartes ou équations compliquées de manière à ce que les lecteurs de braille puissent les comprendre.
L’objectif est de parvenir à une version commercialisable d’ici un an et demie. L’équipe espère également rendre la lecture du braille plus attractive et convaincre les autorités de l’intérêt de ces tablettes pour en généraliser l’usage et promouvoir ainsi l’apprentissage des mathématiques et des sciences chez les jeunes aveugles.