Cette analyse de données du baromètre Santé 214 proposée dans la dernière édition du Bulletin hebdo de l‘Institut de Veille sanitaire appelle à de renforcer les interventions de prévention visant à préserver le capital auditif, en particulier chez les adolescents et les jeunes adultes. En effet, depuis 2007, si la fréquentation des lieux festifs à volume sonore élevé est en diminution depuis 2007, la part des 18-35 ans ayant un usage fréquent et intensif d’écoute de musique amplifiée avec un casque ou des écouteurs a été multipliée par trois, passant de 4% à 13%.
Les chercheurs de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) concluent ici, chez 4.859 participants, âgés de 15-35 ans, que 13% ont un usage fréquent et intensif d’écoute avec un casque ou des écouteurs, un comportement qui touche surtout les plus jeunes, et décroît avec l’âge. Une exposition qui vient s’ajouter à la fréquentation de lieux festifs à volumes sonores élevés. Précisément,
· l’écoute de musique amplifiée au casque ou avec des écouteurs concerne aujourd’hui 73,2% des 15-35 ans et 96,2% des 15-19 ans,
· l’usage fréquent et intensif concerne 13,3% des jeunes adultes (sans différence entre hommes
· et femmes) et 25,4% des 15-19 ans,
· cet usage concerne davantage les personnes non scolarisées, sans activité professionnelle ou vivant dans un foyer monoparental
· c’est enfin un comportement plus » urbain » plus fréquent dans les agglomérations de plus de 100.000 habitants.
ØEnfin, il y a en général double exposition, car les jeunes qui écoutent la musique au casque sont aussi ceux qui fréquentent le plus les lieux de loisirs à niveau sonore élevé.
Bref des données qui permettent aujourd’hui de mieux cibler les interventions de prévention.
Source: InVS BEH N° 2-3 | 19 janvier 2016