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Le déploiement du logiciel libre dans les établissements d'enseignement fait peur au géant du logiciel Microsoft. Ce dernier se lance dans une contre offensive importante en ouvrant un site internet (http://www.officepourlesenseignants.fr/) et surtout en proposant pour les enseignants la suite Office 2007 dans sa version professionnelle en téléchargement gratuit. Office 2007 gratuit, vous avez bien lu.
Il faut dire que les logiciels Open Source sont de plus en plus prisés par l'ensemble des administrations publiques. De la gendarmerie à la DGA en passant par l'Assemblée Nationale et bon nombre de collectivités territoriales, de plus en plus de postes sont équipés de la suite Open Office, voire même des systèmes d'exploitation gratuits comme Ubuntu.
Les logiciels libres ne se contentent plus d'investir les infrastructures réseaux (serveurs, etc.) mais équipent de plus en plus de postes de travail (poste client). La stratégie de Microsoft consiste donc à tenter de conserver des relais importants. Les enseignants, qui font de plus en plus travailler leurs élèves sur postes informatiques, jouent le rôle de prescripteurs. On peut penser que des élèves qui auront travaillé sur des postes équipés de la suite bureautique de Microsoft seront moins enclins à utiliser des logiciels libres par la suite que s'ils avaient déjà utilisé Open Office pendant leur scolarité. On retrouve là un phénomène de barrière à l'entrée du marché. Mais celle-ci semble inexorablement se transformer en un château de sable, la marée montante du logiciel libre faisant son œuvre.
Le plus intéressant dans tout cela est peut-être le discours officiel tenu par le géant Microsoft. Son argumentation est basée sur la pure philanthropie. E. Le Marois, directeur Education et Recherche de MS France : "nous voulons aider au développement des usages, à l'heure de la généralisation du b2i" (Brevet Informatique et Internet, que tous les collégiens doivent avoir pour passer le diplôme national du brevet, ex-brevet des collèges. Bientôt les lycéens devront passer le B2i-lycée en même temps que leur bac).
Point de stratégie marketing, nulle question de parts de marché dans la bouche des porte-paroles français de Microsoft. Juste envie de rendre service... Que Microsoft se défende, on ne peut pas le reprocher, mais le faire en se cachant frise l'hypocrisie.>>Laisser votre commentaire !