La bio dans les cantines est en bonne voie. La proposition de loi de la députée écologiste Brigitte Allain " visant à favoriser l'ancrage territorial de l'alimentation ", a été adoptée en première lecture le 14 janvier à l'Assemblée nationale.
Selon le texte adopté, les repas des restaurants publics (cantines scolaires, hôpitaux et maisons de retraite, etc) devront inclure 40% de produits sous signes de qualité ou d'origine dont 20% de produits bio, achetés en circuits courts (lire la proposition de loi adoptée par l'Assemblée Nationale).
Seul bémol : s'il est question de proximité, elle n'est pas vraiment obligatoire. Raison invoquée : l'Union européenne interdit la préférence nationale. " La notion de proximité est dans l'esprit de la loi mais il est impossible d'y faire mention sans fragiliser le texte ", explique-t-on au bureau de Brigitte Allain.
La proximité devra donc être induite dans la définition " d'alimentation durable " évoquée par le texte, qui peut reprendre des critères tels que l'empreinte carbone. Celle-ci tient compte des kilomètres parcourus par un produit. La notion " d'alimentation durable " n'est pour l'instant définie que par la FAO . Mais le ministère de l'Agriculture réfléchit avec les agriculteurs à sa propre définition.
Enfin, la loi ne prévoit pas de sanction, en tout cas dans un premier temps. La pression citoyenne sera donc déterminante. Il est d'ailleurs probable que la mobilisation des citoyens, avec plus de 110 000 signatures obtenues par la pétition " Manger bio et local dans les cantines, c'est possible ", lancée par Agir pour l'environnement, n'a pas laissé les députés indifférents. L'ONG a annoncé qu'elle suivra la lecture de la proposition au Sénat dans le courant 2016 et initiera une nouvelle campagne au besoin.
Anne-Françoise Roger