Sen, le gérant d'une fabrique de dorayakis, des pâtisseries traditionnelles japonaises composées de pancakes garnis d'une compotée d'haricots rouges, recherche une personne pour l'aider. Tokue, une septuagénaire se porte alors volontaire...Voici le scénario de ce long métrage de la réalisatrice Naomi Kawase.
Au début, cela ressemble à une histoire naïve, une sorte de fable simpliste et enfantine qui manque franchement de relief. J'ai cru alors m'ennuyer pendant 1h50, à regarder un homme préparer des dorayakis, ces pâtisseries hissées au rang d'héroïnes pendant toute une partie du film, jusqu'à écoeurement.
Pourtant, le film prend dans sa deuxième partie une tournure inattendue qui nous fait basculer dans un univers tout aussi poétique mais beaucoup moins léger, où les thèmes de la vieillesse, de la maladie et de l'exclusion sont abordés. Le ton du film ne vire cependant pas complément du sucré à l'amer, car même dans sa grande mélancolie, il ne perd rien de sa candeur de départ, et nous offre une émotion directe.
J'ai rarement versé autant de larmes au cinéma que devant ce film. Et je crois que cela tient d'une part à une forme de mysticisme qui fait résonner les magnifiques images de cerisiers en fleurs avec les âmes pures mais abîmées des personnages. Et d'autre part, à l'interprétation exceptionnelle du trio d'acteurs, qui incarnent la beauté et la cruauté de la vie dans leur simple regard. Au fond, Les délices de Tokyo est un film contemplatif et presque philosophique sur l'amour et la gratitude. Une histoire pleine de tendresse dont je vous conseille vivement d'aller vous imprégner, avant d'aller vous réconforter avec un dorayaki ou deux.
Date de sortie 27 janvier 2016 (1h 53min) De Naomi Kawase Avec Kirin Kiki, Masatoshi Nagase, Kyara Uchida plus Genres Drame, Comédie Nationalités Français, Allemand, Japonais