je suis content pour ceux qui ne la connaissaient pas (ils ne perdent pas grand chose, franchement) que Zohra Bitan fusse présente dans la dernière émission de Taddeï, hier soir, Ce Soir ou Jamais… Ils ont en effet pu constater à quel point la vacuité de sa pensée personnelle éclatait au grand jour parmi de vrais intellectuels. Car celle qui prétend représenter le pragmatisme absolu (alors qu’on est toujours le bobo ou le rêveur d’un autre, chacun son pragmatisme et sa réalité personnelle…) n’a démontré hier soir que son incapacité à conceptualiser le monde dans lequel nous vivons tous, avec des propos au hachoir, nourris de haine de la gauche et de rancœur, qui n’aident nullement à donner du sens au débat, dont elle prétend détenir la seule vérité, unique et universelle, sous prétexte qu’elle a été de gauche (mouais… laquelle ? Celle de Valls), qu’elle a vécu en banlieue, et qu’elle est d’origine étrangère). Tout cela ne saurait cautionner son discours si réac qu’il m’insupporte au plus haut point. Je suis issu moi aussi d’une famille modeste. J’habite moi-aussi dans une banlieue pauvre, faite de quartiers sensibles, et nous n’observons pas du tout la même réalité, de laquelle, contrairement à elle, je ne saurais faire une généralité. Dire que les cités sont contrôlées par des barbus et des dealers ne correspond en rien à ce que j’observe, d’une réalité quelque peu plus complexe en outre que ces clichés sur lesquels repose sa non pensée laissent à le supposer. Son positionnement m’apparait de nature à renforcer la vision cruellement stéréotypée que se font tous ceux qui n’y habitent pas de la banlieue, alors que les cités sont bien plus riches, diverses, ceux qui y vivent bien plus hétérogènes que les médias et la vision tronquée des politiques qui n’y ont jamais vécus le laissent supposer. De plus, elle oublie une chose, une petite chose, un léger détail qui a son importance dans le débat qui nous préoccupait hier, sur une prétendue culture de l’excuse qu’aime à dénoncer la droite et ses extrêmes. Car elle pêche par excès d’autorité et d’égo-centrisme. On ne peut pas en effet en appeler à la seule volonté personnelle, à la seule rage de « réussir » (de plus qu’est-ce que cela veut dire ?), et au sacro-saint goût de l’effort et de la force de travail pour sortir du trou, comme s’y rattache si habituellement la droite (c’est à ça qu’on la reconnait) pour justifier sa culture individualiste outrancière. Car c’est partir du principe que tout le monde est égal en droits et en ressources personnelles. C’est tout simplement faux. C’est occulter totalement le fait que certains, un grand nombre, sont atteints dans leur volonté personnelle et dans leur vision du monde et de leur capacité à le changer (et à se changer) et à y faire leur chemin par un contexte socio-économique, psychologique, familial, donnant l’impression à beaucoup qu’ils sont impuissants à contrôler leur destinée. Il y a donc une certaine forme de violence à demander aux autres ce dont on est capable seul(e) soi-même. C’est le point précis où achoppe tout ce que cette activiste réac peut mettre en œuvre pour étayer ses positionnements si virulents et sûrs de leur fait, excluant toute autre possibilité d’angle d’attaque du débat. Ce n’est pas là l’expression d’une culture de l’excuse, mais d’une construction sociétale de l’impuissance, à laquelle bien des prismes contribuent… Et ce n’est pas l’incapacité de la production politique actuelle, quel qu’en soit l’origine partisane, à changer le monde en mieux, et à donner de l’espoir et de la confiance en l’avenir qui pourra me détromper. Notre pays est riche. Or, il fabrique de la pauvreté et du chômage de manière exponentielle. Cruelle impuissance politique que devrait méditer cette personne qui semble assoir son orientation politique sur la réussite individuelle et l’autoritarisme sécuritaire… Une impasse et une hypocrisie qui nie à chacun le droit de s’épanouir, dont ne dépend pas son seul petit effort personnel, contrairement à ce qu’affirme avec tant d’assurance Madame Zohra Bitan. La société est en effet une construction collective, pour le peu que je sache… ;)
Magazine France
(significatif de son incapacité à débattre, non ? )