Martin Scorcese à la Cinémathèque : Expo et Edward Albee au Théâtre de l'Oeuvre : Qui a peur de Virginia Woolf, vive l'Amérique
Publié le 16 janvier 2016 par Nathpass
Je suis allée au théâtre de l’œuvre et j'ai retrouvé pourquoi j'aimais le théâtre en voyant un classique qui n'en sera jamais un: Qui à peur de Virginia Woolf ? et qui par la mise en scène rend limpide la pièce et bouscule nos vies. 4 comédiens magnifiques dans une mise en scène "éclairée". Un tonnerre d'applaudissements qui n'ébranle pas des comédiens en constante re-création, 4 grands funambules qui n'ont pas besoin de balancier pour avancer. Enfin j'ai compris toute la pièce, Dominique Valadié n'a pas d'âge, qu'une mèche blanche qui lui sert de panache... Sensualité originale du temps qui bascule. Et les autres sont effarants de justesse mais pas seulement des piliers face à la folie et ses ravages, tous naufragés et Wladimir Yordanoff comme les animaux affabulés de La Fontaine à la fois implacable et moral...jeu de la vérité jeu de massacre jeu de mains jeu de mots terreur que ces jeux d'adultes : une scène de ménage des ainés devant des cadets. C'EST INTELLIGENT et on ne s'en fout pas du tout... le lendemain on se réveille avec. Et on décide d'affronter la réalité en partant du couple et de l'amitié d'arrêter de rêver, au rêve consumériste américain, occidental...qui a peur du grand méchant loup... http://allegrotheatre.blogspot.fr/2016/01/qui-peur-de-virginia-woolf-dedward-albee.htmlhttp://abonnes.lemonde.fr/culture/article/2016/01/16/la-lutte-finale-de-deux-fauves-blesses_4848464_3246.html Extrait du programme : Qui a peur de Virginia Woolf ?Quelques mots sur le couple...Avec Aristote et le pape je partage que le couple passe avant toute autre communauté. C'est même l'unique contenu de ce que j'écris : que le couple est avant l'État, la société et n'importe quel autre ordre. De lui dérivent toutes les données sociales fondamentales, aussi la désunion.L'intense face à face de l'homme et de la femme. La vigilance ambiguë : attaque et regard. Comme le feu quiréchauffe et consume. Et aussi le côte à côte le même pas, le somnambulisme de la confiance. Mais seule la séparation, ce formidable microscope distingue chaque fibre du lien et y fait droit.
Ce qui vit accroché aux carcasses de bois de la mémoire, c'est qu'elles sont à deux. Ce qu'elles ont de vivant , c'est leur côte-côte et la fidélité -car une seule ne contiendrait même pas la moitié de ces antiques vestiges, il faut homme et femme pour offrir assez d'espace à tout ce qui a été. Botho Strauss, Les erreurs du copiste, trad Colette Kowalski, Gallimard 2001 Extrait du programme : Qui a peur de Virginia Woolf ?
"Une pièce devrait envisager notre manière de considérer les choses. Il n'y a aucun intérêt à nous laisser dans l'état où nous étions. Nous faire réfléchir. Nous secouer. Nous faire interroger nos croyances, nous pousser à nous demander si nous y croyons vraiment. Nous faire examiner les choses que nous voulons peut-être pas examiner parce qu'il est trop violent de le faire. En d'autres termes nous engager à vivre nos vies plus pleinement." Edward Albee 1990
Un frère : "je ne les ai jamais jalousés, ils méritent ce qu'ils ont eu, et moi je devais trouver ma propre voie." image extraite de les Inrocks 2 Scorcese : la passion cinéma.
http://www.cinematheque.fr/cycle/martin-scorsese-l-exposition-58.html Cette exposition m' a parue petite, mais petite ! par rapport d'une part au cinéaste et aux précédentes expos que j'avais vues avant notamment : Truffaut et Les enfants du Paradis... Pourquoi parce que je suis plus amoureuse de Truffaut et du film de Carné Prévert ? Non rien ne s'explique seulement par rapport à l'affectif. La disposition le trop grande proportion laissée aux espaces de projection. Mais pour la 1ère salle d'Introduction avec les 4 grands écrans des plans de Scorcese ça vaut infiniment le coup. Parce qu'après l'expo aussi on n'a qu'une envie revoir tous les films de Scorcese et aussi et surtout les documentaires. Et sur sa vie et sur l'origine ses origines d'envie de faire du cinéma. Et puis rien ne m'enlèvera cet infini plaisir d'être à la Cinémathèque,d'y rester longtemps ensuite à la librairie, d'y manger au restaurant une salade de quinoa, de me sentir végétarienne dans une Arche de Noé du cinéma.
Une robe du Temps de l'innocence ou Aviator ? celui qui sait laisse un commentaire...