L’horreur politique

Publié le 16 janvier 2016 par Le Journal De Personne

Je ne sais pas ce qui me prend
Ni pour qui je me prends
En cherchant toujours à soutenir
l'insoutenable...
à ce petit jeu,
je me sens imbattable.
Au diable l'humilité!
Et quitte à vous surprendre
Je m'en vais...
Vous apprendre une nouvelle
politiquement incorrecte :

Pourquoi n'avons-nous
Jamais cessé de nous entretuer?

Réponse :
Parce que nous avons du mal
À nous situer sur l'échiquier politique.
Au point qu'aucun d'entre nous
N'arrive à tirer son épingle du jeu.
Mais cette réponse est incomplète :
Elle dit de quoi on souffre
Mais elle ne dit pas
Pourquoi il en est ainsi
Et pas autrement
Depuis la nuit des temps.
Il suffit de creuser un peu
Pour réaliser que nous avons
Été induits en erreur
Et que nous ne faisons rien d 'autre
Qu'entretenir cette erreur
en confondant vérité et valeur

Quelle est cette erreur
qui équivaut à une horreur ?

Ouvrez-bien l'œil
Et tendez bien l'oreille :
La gauche est de droite
Et la droite est de gauche
Enregistrez ! REC !

Et il ne s'agit pas là
Ni d'un glissement
Ni d'un retournement
Mais d'une définition substantielle.

Pour en avoir le cœur net
Questionnez un vieux marxiste
Sur ses idéaux.
Il vous posera et imposera
ses conditions matérielles,
Réelles et sans lesquelles
Rien ne se fait
Rien ne se créé
Et rien ne se transforme
Sans tour de manivelle !

Maintenant,
Interpellez un homme de droite
Sur ses projets économiques,
Il vous montrera le ciel
Auquel il croit,
Celui de ses idées :
Sa nation, sa patrie
ou sa démocratie.
Hi ! hi ! hi !

Les deux cherchent
À vous convaincre
De ce dont ils ne sont
Eux-mêmes pas convaincus...

Premier constat :
La gauche est matérialiste
Et la droite idéaliste.
L'erreur n'est pas d'être ceci ou cela
Mais de prétendre être ceci
Quand on est cela et vice versa.
Nous sommes dans le déni,
dans la non connaissance de soi.
Chacun se prend pour l'autre
Et s'en prend à soi.
C'est pour cette raison
Que les deux ne progressent pas
Et s'aliènent mutuellement.
Nous en sommes tous là.

Deuxième constat :
La gauche fait de la politique
En prétendant faire de l'éthique.
Tandis que la droite
Fait de l'éthique en prétendant
Faire de la politique.
Le résultat des courses
Est affligeant :
La gauche cherche la cause
La droite cherche l'effet.
Et aucune des deux
Ne s'y retrouve désormais.

Troisième constat :
La gauche n'est pas humaniste
La droite n'est pas inhumaine.
Les deux se servent de l'homme
Comme d'un vulgaire objet
Pour réaliser leur objectif :
Collectif dans un cas
Individuel dans l'autre.
Et c'est toujours le contraire
Qu'elles obtiennent.

Ne vous étonnez donc pas
Lorsqu'on vous dit
Que l'extrême-droite
A puisé son arsenal de guerre
Dans le programme commun
De la gauche d'hier.
Autrement dit :
En politique, c'est la forme
Qui change, mais le fond
Reste toujours le même.