Yéti foot

Publié le 15 janvier 2016 par Philostrate

En décembre 1938, Le Miroir des Sports emmenait ses lecteurs à la découverte du football… tibétain ! Une parenthèse exotique offerte par Du sport ou du cochon, qui a volontairement conservé "Thibet" dans  l'orthographe de l'époque.
   "Le secrétaire de la Mission britannique au Thibet, rentré à Londres depuis quelques jours, a donné des informations très intéressantes sur la modernisation de Lhassa, la ville sainte et interdite du Thibet, la cité des lamas et des pèlerinages, et l'une des localités les plus inaccessibles du monde aux étrangers.
   - À Lhassa, raconte le secrétaire, il y a un terrain de football, situé à 4000 mètres d'altitude et dominé par les cimes himalayesques aux neiges éternelles. Toutes les semaines, un match met aux prises l'équipe de football de Lhassa United et celle des membres des Missions. L'équipe de Lhassa United comprend : un soldat du royaume voisin du Népal, un tailleur chinois, trois hommes fortement barbus du Ladakh dans le Cachemire, un indigène de l'état de Sikkim et cinq fonctionnaires thibétains.

Bon, il se pointe quand le yéti ? Image : http://gallica.bnf.fr

   L'équipe de la capitale du Thibet pratique un football très orthodoxe, et chacun de ses joueurs est équipé à l'européenne. Malgré l'altitude, il ne fait pas froid sur le terrain, où il règne une température de 20°C et plus.
   Va pour la température; car nous commençons à savoir en France comment on pactise avec des températures de - 10°C, mais on ne nous dira tout de même pas que la pression atmosphérique est la même qu'au niveau de la mer. Plus que la température, c'est la faible pression atmosphérique qui handicape les équipes européennes en tournée à Mexico (2777 m) ou à La Paz (3630 m). Les joueurs non acclimatés se sentent sans forces; leurs jambes sont molles et ils ont le souffle court. L'année où la coupe du monde aura lieu au Mexique, en Bolivie, ou sur le plateau du Thibet, il se produira bien des surprises…"
  Article extrait du Miroir des Sports daté du mardi 27 décembre 1938. L'allusion aux températures de - 10°C, fait référence à un début d'hiver particulièrement rigoureux cette année-là en France.