Chaque année, mille femmes meurent en France d’un cancer du col de l’utérus. Cette maladie touche 500 000 femmes par an dans le monde.
La mise sur le marché du Gardasil constitue donc un véritable espoir. Qui plus est, un tel vaccin devrait prévenir aussi nombre de lésions précancéreuses du col de l'utérus, de la vulve, du vagin, ainsi que les verrues génitales.
Le Gardasil est commercialisé par le laboratoire Sanofi Pasteur MSD, depuis le 20 septembre 2006. Il cible les papillomavirus humains de types 6, 11, 16 et 18, transmissibles par voie sexuelle et responsables à eux quatre de près de 80% des cancers du col de l'utérus. Papillomavirus… presque poétique comme nom, sauf que ce n’est pas un joli papillon exotique mais bien un virus. Et pas des moindres puisque sa forme la plus nocive de type 16 (HPV-16) est impliquée dans 50 à 60 % des cancers du col de l’utérus. Aïe !
Aujourd’hui, le frottis cervical (test de PAP) permet de dépister ces infections sexuellement transmissibles qui dans la plupart des cas restent latentes ou sont bénignes. Mais ces infections peuvent également évoluer en lésions précancéreuses, puis si elles ne sont pas traitées, en cancer du col de l’utérus. Le vaccin - qui n'empêche pas 100 % des cancers - ne remet pas en cause la nécessité d'un dépistage par frottis, ni d'un préservatif contre les MST.
Les chercheurs étudient ce vaccin depuis 5 ans déjà.
À ce jour, les essais effectués montrent qu’il réduit de plus de 70 % le risque de cancer du col de l'utérus. Trois doses de vaccin sont injectées par voie intramusculaire. Aucun effet secondaire notable n'a été répertorié. Au vu des données montrant qu'environ 3% des filles en France ont leur premier rapport sexuel avant 15 ans, le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CHSPF) recommande la vaccination généralisée des jeunes filles âgées de 14 ans et la propose pour les 15-23 ans qui n'ont pas encore eu de rapports sexuels ou au plus tard dans l'année qui suit leur premier rapport.
Le vaccin possède en effet son efficacité maximale lorsqu'il est donné avant le premier contact avec le virus. Pour nous, il reste le dépistage.
Par Céline Bousquet
Délivré en pharmacie sur prescription médicale, ce vaccin s’administre par voie intramusculaire, en trois doses, et coûte 146 euros la dose.