Un vieux prêtre officie dans un petit village dans les montagnes de l'Apennin. Ses jours s'écoulent dans la lenteur des tâches quotidiennes. Un jour, une vieille lavandière pauvre et seule cherche à lui poser une question cruciale.
Ce texte est fait de trois fois rien. Juste la vie qui s'écoule dans ce village, la vie de la montagne dans toute sa rudesse avec le travail, la solitude, le climat ardu. Une vie de labeur qui rapproche quelquefois les hommes des animaux. Une succession absurde des jours et des nuits, une vie figée dans la répétition d'un quotidien lassant. Les saisons se succèdent sans rompre ce cercle de la vie :
"Ici en haut, il y a une certaine heure. Les ravines et les bois, les sentiers et les pâturages deviennent d'une couleur vieille rouille, puis violette, puis bleue : dans le soir naissant, les femmes soufflent sur leurs réchauds, penchées au-dessus des marches, et le bruit des clarines de bronze arrive clairement jusqu'au village. Les chèvres se montrent aux portes avec des yeux qui semblent les nôtres." p. 72
Ainsi, page après page, jour après jour, la question de la vieille prend tout son sens...
Silvio d'Arzo offre un récit tout en délicatesse et retenue porté par une prose poétique qui finit néanmoins par sublimer le quotidien. Un très beau texte.
Merci à Dominique pour le conseil.
Maison des autres suivi de Un moment comme ça, Silvio d'Arzo, traduit par Philippe Renard et Bernard Siemone, Verdier collection "Terra d'altri", 1980, 10.96 euros