Le cru 2015 est certes beaucoup plus décevant que celui de l’année précédente néanmoins on y trouve de belles surprises. Netflix s'impose en maître et produit de nombreuses nouvelles séries originales. Qui dit "nouvelles séries" dit exit les saisons 2, 3... Pourtant la saison 2 de The Leftovers est à mon goût une création originale et la meilleure chose que j'ai vu cette année... à bon entendeur!
Voici, néanmoins, mon Top 10, subjectif, des meilleures séries de l’année 2015.
1. Bloodline
Série américaine de Todd A. et Glen Kessler et Daniel Zelman avec Kyle Chandler (Demain à la une), Ben Mendelssohn, Chloë Savigny. 13 épisodes de 60min diffusés sur Netflix en mars 2015.
Un drame familial au paradis. La saison s'ouvre sur le retour de Danny, le « mauvais fils » Rayburn au bercail, dans la demeure familiale des Keys, îles idylliques au large de la Floride. La narration est entrecoupée de flashbacks et flashforwards qui dévoilent la résolution de l’intrigue dès le premier épisode. Ceci n’enlève en rien au suspens. Les personnages sont finement traités et la réalisation éblouissante, comme le soleil de Floride. Le scénario est parfaitement maîtrisé et l’australien Ben Mendelssohn, remarquable.
2. Jessica Jones
Série américaine de Melissa Rosenberg avec Krysten Ritter, David Tennant. 13 épisodes de 50min. Diffusée sur Netflix en novembre 2015.
Netflix nous donne l’un des meilleurs personnages de cette année : Jessica Jones, une superhéroïne aux airs de Lisbeth Salander. Un marvel noir, moderne mais surtout féministe et ça fait plaisir. Après un Dardevil, plutôt médiocre, on revient dans la crasseuse Hell’s kitchen, pour une adaptation de comics pas comme les autres. Les mutants sont connus du grand public, le méchant, presque touchant, est diabolique et les pouvoirs de l’héroïne, presque « normaux ». De quoi réconcilier les réticents aux films de supers héros.
3. Narcos
Série américaine de Chris Brancato, Carlo Bernard et Doug Miro, réalisée par José Padilha avec Wagner Moura. 10 épisodes de 50 minutes. Diffusée sur Netflix en août 2015.
Avec un sujet pourtant maintes fois traité, Netflix signe une fantastique histoire de gangsters du XXIème siècle. Le récit en voix off est celui d’un agent de la DEA et de sa traque du plus grand des truands, Pablo Escobar. L’heure n’est plus à l’herbe, la cocaïne a envahi le marché de la drogue. L’occasion de revenir sur l’hypocrisie du gouvernement américain de Reagan, qui se préoccupe de ce trafic que lorsqu’il lui sert de prétexte contre la guérilla communiste.
4. Wayward Pines
Série américaine de Chad Hodge, adaptée du roman de Blake Crouch, avec Matt Dillon. 10 épisodes de 40 minutes. Diffusée sur la Fox en mai 2015.
Ethan Burke, agent des Services secrets est à la recherche de collègues disparus lorsque suite à un accident de voiture il se retrouve à Wayward Pines, Idaho. Rapidement, il se rend compte qu’il est impossible de sortir de cette ville étrange et mystérieuse. Wayward Pines emprunte aux grand maîtres de la série, la scène d’ouverture est un hommage évident à Lost, l’atmosphère à Twin Peaks et son scénario au Prisonnier. Night Shyamalan, le réalisateur indien (Sixième Sens, Le village…) en est le producteur et a signé le pilote.
5. Occupied
Série norvégienne de Erik Skjoldbjaerg et Karianne Lund sur une idée originale de Jo Nesbø. Diffusée sur TV2 et en novembre 2015 sur Arte.
L’auteur de polars à succès, Jo Nesbø, a imaginé ce scénario il y a dejà quelques années : la Norvège, pour des raisons environnementales, décide d’interrompre l’extraction de pétrole sur son territoire. L’Europe, pas encore prête à accepter ce changement, demande à la Russie d’envahir le pays scandinave pour "régler le problème". La série était en production bien avant l’intervention en Ukraine… Elle pose de façon abrupte mais réaliste les enjeux du nationalisme dans un pays riche mais vulnérable. Comme souvent dans les polars et séries nordiques, la question de la liberté de la presse et de la nécessité du journalisme d’investigation sont mis en avant.
6. Better caul Saul
Série américaine de Vince Gilligan (Breaking Bad) et Peter Gould avec Bob Odenkirk, Jonathan Banks. 10 épisodes de 50 minutes. Diffusée sur Netflix en janvier 2015.
Spin off the Breaking Bad, cette série met en scène le personnage de Saul Goodman, avocat crapuleux de la série à succès. Elle retrace les premiers pas de ce héros minable dans un univers cynique mais non dénué d’humour. L’histoire tient la route, on y croise quelques protagonistes de BB et les derniers épisodes sont réalisés avec brio.
7. Flesh and bone
Série américaine de Moira Walley-Beckett (Breaking Bad) avec Lawrence Bender. 8 épisodes de 60 minutes. Diffusée en novembre 2015 sur Starz.
Starz, petite concurrence pour les grands HBO et ShowTime avait néanmoins produit les géniales Piliers de la Terre et Spartacus.
Flash and bone est une série prometteuse créée par Moira Walley-Becket ( Breaking Bad) qui nous plonge au cœur de l’une des plus prestigieuses écoles de ballet américaine. Les scènes de danse tantôt classiques ou contemporaines sont dansées par des professionnels et insérées dans chaque épisode : un bonheur ! Pourtant la série se perd dans des intrigues secondaires bien moins passionnantes. Elle peine à s’éloigner de l’esthétique de Black Swan, chef d’œuvre de Darren Aronofsky et de certains clichés : non les ballerines ne sont pas toutes anorexiques et droguées, non les directeurs ne sont pas tous gays et tyranniques (voir Benjamain Millepied dans Relève sur Canal +). Cela étant dit, la saison se regarde avec grand plaisir.
8. Show me a hero
Mini-série américaine de David Simon, adaptée du roman de Lisa Belkin avec Oscar Isaac et Winona Ryder. 6 épisodes de 52 minutes. Diffusée sur HBO en août 2015.
Après The Wire et Treme, David Simon nous livre un nouveau tableau de sa fresque politique et sociale des États Unis. Show me a hero nous présente le combat d’un jeune maire de Yonkers, dans l’état de New York, son accession au pouvoir et sa lutte dans la crise du logement social. Portrait grinçant d’une Amérique toujours en proie à la ségrégation raciale. Comme nous l’annonce la citation de Francis Scott Fitzgerald, ce combat est une véritable guerre : « Montrez-moi un héros, et je vous écrirais une tragédie. » Oscar Isaac, dans le rôle du maire, a reçu le Golden Golbe du meilleur acteur dans une mini-série ou téléfilm.
9. Mr Robot
Série américaine de Sam Esmail avec Rami Malek. 10 épisodes de 50 minutes. Diffusée sur USA Network en juin 2015.
Elle a obtenu il y a quelques jours le Golden Gobe de la meilleure série dramatique. Elliot Alderson, cyber hacker et schizophrène nous ouvre les portes du monde des geeks mais on est loin des gentils colocs de Big Bang Theory. Le terrain est plutôt celui des groupes fantômes comme les Anonymous qui entendent dévoiler au grand jour les secrets et arnaques des grandes multinationales.
10. Dix pour cent
Série française de Fanny Herrero d'après une idée originale de Dominique Besnehard avec Camille Cottin, Thibault de Montalembert. 6 épisodes de 52 minutes. Diffusée sur France 2 en octobre 2015.
Un Soap opéra qui s’assume. C’est français, c’est France 2… mais c’est une réussite ! La série nous introduit dans l’univers du cinéma à travers la vie quotidienne des agents des stars. Chaque épisode se déroule autour d’une ou deux célébrités qui jouent leur propre rôle et parfois avec beaucoup d’auto dérision.