C’est hier que s’est joué les premiers matches du groupe D avec un alléchant Espagne-Russie et un Grèce-Suède qui s’annonçait soporifique.
Parlons d’abord du premier matche de 18h entre l’un des favoris du tournoi, l’Espagne, et l’un des outsiders annoncés si les russes arrivent à surfer sur la vague du Zenit St-Petersbourg en UEFA.
Du côté des compositions d’équipes les surprises sont là des deux côtés, côté Espagnol Casillas (c.) l’un des meilleurs au monde est à son poste, en défense on trouve Capdevila-Marchena-Puyol-Sergio Ramos, une défense qui semble être le point faible de l’équipe, au milieu Xavi-Senna-Iniesta (Cazorla 63e)-Silva (Xabi Alonso 78e) avec l’absence de Fabregas surprenante au vu des qualités du jeune Gunner et enfin une attaque de rêve Villa-Torres (Fabregas 54e).
Chez les Russes on remarque l’absence de Pogrebnyak, le grand buteur du Zenit, qui a malheureusement déclaré forfait pour l’ensemble de l’Euro et de leur maître à jouer Arshavin suspendu deux rencontres. Ainsi on retrouve l’incontournable et très bon Akinfeev dans les cages, en défense Anyukov-Shirokov-Kolodin, au milieu Semak (c.)-Semshov (Torbinskiy 57e)-Zhirkov-Zyryanov-Bilyaletdinov et en attaque Sychev (Bystrov 46e remplacé lui-même par Adamov 70e) et R.Pavlyuchenko. Outre la surprise Semak, qui a prouvé à Paris qu’il avait le niveau d’un Afghan de 72 ans, on remarque que Hiddink se passe de trois défenseurs de renoms et expérimentés, les frères Berezuvskiy et l’habituel capitaine de la sélection Ignashevitch.
Passons au matche en lui-même, tout d’abord on peut dire qu’il s’agit sans doute du matche le plus agréable à suivre de ce début de compétition, les deux équipes jouant plutôt bien en dépit de la domination que va asseoir rapidement l’Espagne sur le match.
En effet dès la 20ème minute, suite à un beau mouvement, Torres passe le ballon à Villa au point de penalty qui marque dans le but vide . L’Espagne développe du beau jeu et maîtrise techniquement notamment au milieu de terrain. De son côté la Russie essaye de jouer mais est handicapée par une défense centrale ressemblant à s’y méprendre à un couple d’escargot en fin de vie… résultat la vivacité Espagnole paye une seconde fois juste avant la mi-temps (44ème) suite à un superbe mouvement d’Iniesta qui lance en profondeur Villa dans le dos d’une défense toujours aussi apathique. Villa place le ballon entre les jambes d’Akinfeev et signe le second doublé de la compétition après celui de l’allemand Podolski.
Au retour des vestiaires le matche retrouve la même configuration avec la domination Espagnole que seul l’ailier gauche russe Zhirkov semble capable d’ébranler. Cette domination se concrétise par le coup du chapeau de Villa (74ème) sur un but qu’il se construit presque tout seul, dribblant le défenseur dans sa surface avant d’ajuster une nouvelle fois Akinfeev.
La réaction russe viendra finalement grâce à Pavlyuchenko qui, sur un coup franc détourné, place une tête à bout portant juste au dessus de Casillas impuissant au milieu d’une défense peu réactive (86ème).
Le troisième but est à la fois anecdotique et un petit évènement puisque d’un côté le match était plié mais de l’autre il est signé Cesc Fabregas, ce qui constitue son premier but en sélection. Pour ce qui est du but, qui est marqué dans les arrêts de jeu, il est cette fois construit par Villa, qui semble néanmoins à bout de souffle et choisi cette fois la solution collective. Il adresse un petit lob au dessus de la défense à Xavi qui frappe de volée, la balle est détournée par Akinfeev mais revient sur Fabregas, seul, qui conclue facilement.
En résumé un match maîtrisé par l’Espagne face à une équipe russe pas si ridicule que ça malgré le score de 4-1 ou la défense fut véritablement à la peine. L’absence des titulaires habituelles de cette défense demeure toutefois une énigme, c’est à se demander si Hiddink voulait vraiment jouer se match à fond ou se préserver pour les rencontres contre le grecs et les suédois qui semblent plus à leur portée que celui-ci. Côté Espagnol le compartiment offensif fait peur tout comme le milieu de terrain avec des Senna et Iniesta impressionnants, cependant le but russe est là pour rappeler que la défense espagnole est hésitante et, plus généralement, que l’équipe semble un peu juste physiquement et pourrai se faire malmener face à des sélections physiquement puissantes comme l’Allemagne. Techniquement par contre ce fut un régal.
Passons au second match qui promettait un ennui digne d’un France-Roumanie.
Du côté des compositions peu ou pas de surprises, les Grecs ont alignés une équipe faite pour défendre avec Nikopolidis au goal, en défense Seitaridis-Dellas (Amanatidis, 69e)-Kyrgiakos-Antzas-Torosidis, au milieu Katsouranis-Basinas (cap.)-Karagounis et une attaque Charisteas-Gekas (Samaras, 46e), bref une sélection comme il y a quatre ans tournée vers la défense et le contre avec Charisteas en point d’appui. Côté Suédois c’est là aussi classique avec Isaksson en gardien, Alexandersson (Stoor, 74e)-Mellberg-Hansson-Nilsson en défense, au milieu Wilhelmsson (Rosenberg, 79e)-Svensson-Anderson-Ljungberg (cap.) et une attaque Ibrahimovic (Elmander, 71e)-Larsson le premier n’ayant pas marqué pour la sélection depuis près de deux ans et demi et le second fraîchement sorti de sa 38ème retraite internationale…
Du côté du match l’ennui fut (quasiment) au rendez vous, les grecs défendant bec et ongle et tentant quelques tirs cadrés de loin (dont une dangereuse de Basinas dont le rebondissant juste devant le gardien mettant en danger Isaksson) alors que les suédois se procurent quelques rares occasions. En seconde mi temps les suédois se font des frayeurs par leurs défenseurs manquant par deux fois de tromper Isaksson tandis que les grecs reprennent leur tactique défensive. Rien ne semble pouvoir sortir le match de la torpeur dans laquelle il a sombré (tout comme les téléspectateurs) s’en vient alors un vrai petit bijou, un coup de génie comme les français n’ont jamais tenté lors de leur matche contre la Roumanie, un de ceux qui permet de débloquer un match fermé comme celui là et ce but est un petit évènement puisqu’il est signé Zlatan Ibrahimovitch qui après un une-deux sur le côté droit place une frappe pure du droit se logeant tout près de la lucarne de Nikopolidis, c’est là 67ème minute… le match est lancée . Se pose alors un problème pour la Grèce, championne en titre, meilleur équipe lors des éliminatoires, elle est menée au score, et ne sait pas jouer l’offensive, résultat elle s’expose et les suédois inscrive le but gag du tournoi, avec un somptueux cafouillage permettant au rennais Hansson de marquer un but chanceux grâce à un double contact des genoux involontaire et en déséquilibre de son côté la défense grec est à la parade, Kyrgiakos regardant de plus près si l’herbe pousse bien tandis que le duo Antzas-Nikopolidis contemple la scène aux premières loges sans pour autant daigner participer.
Pour résumer la Grèce n’a pas jouer, comme d’habitude me direz vous, mais d’habitude ça marche… là non, et cela grâce au génie d’Ibrahimovic. Les suédois eux n’ont pas mal jouer mais ne se sont pas montré non plus transcendant, s’en remettant donc au génie des uns, à la maladresse des autres et surtout à une bonne dose de chance pour sortir du traquenard grec. A noter aussi lors de ce match la sortie sur blessure du Nantais Wilhelson qui visiblement se serait claqué, remettant ainsi en cause sa participation à la suite de la compétition.