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Soirée de gala hier soir à la Philharmonie de Paris avec le Requiem de Mozart et son Concerto pour piano n°19 interprétés par l’Orchestre de Paris, Bertrand de Billy à la direction, le Chœur de l’Orchestre de Paris, Peter Serkin au piano et une distribution de solistes de grande qualité.
Première d’une série de trois soirées identiques à laquelle nous avons la chance de pouvoir assister.
Beaucoup de choses à dire pour présenter ce concert. D’abord sur les œuvres. Le Requiem de Mozart, inachevé à la mort du compositeur en 1791, est une pièce majeure, sujette à toutes sortes de mythes et de légendes mais dont la profondeur et la beauté sont elles bien réelles. En guise d’entrée, le Concerto pour piano n°19, servi par l’Orchestre de Paris et le pianiste américain Peter Serkin, à la fois fin connaisseur des grandes partitions de Beethoven et Mozart comme de la musique contemporaine pour laquelle il s’engage régulièrement.
L’Orchestre de Paris et son Chœur, nous vous en avons parlé à plusieurs reprises pour leur solidité et leur sérieux dans l’interprétation. Avec eux pour le Requiem, quatre solistes dont la si belle mezzo-soprano Marianne Crebassa à la carrière fulgurante, formée à Montpellier et à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris et qui n’en finit pas de séduire public et professionnels. Avec elle, Nahuel Di Pierro, basse d’origine argentine, également sorti de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris. Le ténor Maximilan Schmitt et la soprano Ruth Ziesak complètent la distribution.
À la tête de l’orchestre, le chef français Bertrand de Billy, ancien directeur de l’Orchestre symphonique de la Radio de Vienne et du Gran Theatre del Liceu de Barcelone, grand habitué des scènes d’opéras et qui peut se vanter d’une très belle carrière à l’international avec des collaborations à Londres, Berlin, New York, Salzbourg…
Les présentations sont faites ? Compte-rendu de la soirée :
La première partie, le Concerto pour piano n°19, ne nous a pas plu. L’orchestre était bon et la direction de Bertrand de Billy a donné au concerto les allures d’une ouverture d’opéra. Par contre le pianiste Peter Serkin manquait de fraîcheur, de légèreté et du coup d’intérêt et même parfois carrément de coordination avec l’orchestre. Nous avons pensé à autre chose en attendant que la pièce se termine. Les applaudissements sont mous. À juste titre.
Dans le Requiem belle direction très énergique. Le chef est souriant, investi. L’interprétation est très vivante mais presque trop. Nous aurions préféré quelque chose de plus lent et plus grave. Nous estimons même que le rendu est parfois trop rapide par excès de recherche de vivacité. Les solistes masculins sont impeccables tant Nahuel di Pierro qui emplit le grand volume de la Philharmonie par son timbre si profond que le ténor Maximilian Schmitt, parfait et qui apporte une touche de fraîcheur. Marianne Crebassa comme à son habitude est brillante et offre un éclat pertinent. Par contre la soprano Ruth Ziesak ne nous convainc pas du tout, trop fragile surtout face aux trois autres.
Un Confutatis très réussi qui nous emporte entre la délicatesse des femmes du chœur et la lame de fond des hommes. Le Lacrimosa est très lyrique avec un bel effort porté sur la prononciation. Mais encore une fois on perd une partie de la symbolique de l’œuvre. Très bel Agnus Dei très doux et où le chœur déploie tout son talent. A la fin du concert, un rappel, chose rare après ce genre de programme, comme une dernière preuve de l’engouement des musiciens. Mais pas du notre.
Une soirée peu convaincante donc qui ne nous laisse aucun souvenir particulier.
En ce début d’année nous vous avons aussi parlé de notre disque « coup de cœur » !