Les deux amis entrent dans la vie active. Bamba se lie à Akouba. Si ce couple se construit sur des bases qui semblent solides, des dissensions commencent à transparaître quand le couple apprend l'infertilité venant de Bamba. On est à mi-parcours du roman. Et c’est la première lacune de ce travail. Les descriptions qui introduisent n’ont pas une valeur ajoutée pour le sujet traité. On s’attend à l’abord de cette phase du roman à un meilleur traitement des personnages. Comment chaque acteur évalue la situation? Comment Akouba réagit-elle? Quel chemin de maturation prend son désir d’enfant et finalement de quelle manière Bamba en vient à proposer le « péché » selon le terme de Seydou Koné. Tout cela est traité sans profondeur pour laisser la place au discours moralisateur de l’écrivain. Car le titre n’est pas neutre. Au-delà du pacte que Bamba et Baro Yacou ont tissé pour faire face au défi de la stérilité, tout dans le propos de Bamba n’est que jugement et surprise. Son regard sur les jeunes filles de ses années « lycées » ou des jeunes femmes du campus est chargé de misogynie. Il y a une dénonciation d’une forme d’absence d’éthique et de la corruption dans la société qu’il décrit. Malheureusement cet aspect de la narration prend le pas sur l'ensemble du roman.
Il est intéressant d’observer l’orientation que va proposer Seydou Koné. Je laisse aux lecteurs le soin de la découvrir.
Le roman présente aussi des lacunes sur le plan de l’écriture. Il n’y a pas un effort chez cet auteur de peaufiner son oeuvre, de soigner son écriture, d’assurer ses transitions. Même l’inter-textualité faisant référence à Amadou Koné, son oncle est laborieuse. Le sujet original ne fait malheureusement pas une oeuvre d’art. C’est l’erreur de de Seydou Koné, mais le potentiel et l’originalité sont là. Alors wait and see.
Seydou Koné, Le péchéEditions Edilivres - NENA - Balafons