Un film de Len Wiseman (2012 - Canada, USA) avec Colin Farrell, Jessica Biel, Kate Beckinsale, Bryan Cranston
Badaboum, tatatatata...
L'histoire : Dans le futur. Le monde tel que nous le connaissons a disparu, complètement asphyxié par les émanations toxiques. Deux territoires restent vivables, l'Union fédérale britannique, et sa colonie, l'Australie, misérable, laissée pour compte, surtout pourvoyeuse de main d'oeuvre à bon marché. Il y règne donc un certain ras-le-bol et un mouvement révolutionnaire indépendantiste livre des attaques terroristes sur le sol de l'Union. Doug est un travailleur comme tant d'autres. Tous les matins, il quitte son épouse adorée, et il prend le "train" (ou un ascenseur géant ; ils disent la "chute", j'sais pas pourquoi) qui traverse la terre par son milieu pour rejoindre les usines de l'UFB où il bosse. Doug fait régulièrement de terribles cauchemars et est tenté par la société Rekall qui implante des rêves ou des faux-souvenirs dans le cerveau, qui remplaceraient peut-être avantageusement les siens. Il s'y présente donc, mais tout devient très compliqué... Sa femme, notamment, lorsqu'il rentre, lui saute dessus pour le tuer...
Mon avis : Un remake du magnifique film de Verhoeven, fallait pas rêver... (c'est le cas de le dire). Inspiré d'un roman du maître de la SF, Philip K. Dick, le réalisateur néerlandais avait parfaitement réussi à reconstituer l'univers de l'écrivain, fasciné par les mondes parallèles et les histoires à tiroirs, avec plein de détails créatifs et/ou amusants (ah la silhouette de Schwarzie aux rayons X !).
Cette version suit assez vaguement le scénario d'origine mais a transformé le thriller futuriste et politique en un film d'action où les courses poursuites s'enchaînent, sans vraiment faire travailler notre intelligence... Du spectacle, rien de plus, et du déjà vu. Non pas à cause du genre, remake, mais parce qu'on a l'impression que Wiseman a copié plein de détails dans d'autres films : un monde sombre, pluvieux et un brin asiatique à la Blade Runner, des autos volantes comme dans Le cinquième élément, des policiers armurés de blanc, comme dans Star Wars, artificiels comme dans Robocop, etc. etc... Ca m'a rapidement gonflée.
Et puis cette histoire de train qui traverse la planète, avec au milieu un phénomène d'apesanteur... bizarre. Je m'attendais davantage à ce qu'ils aient plutôt à gérer un problème de chaleur... Etrange également que les ouvriers habitent la colonie, mais que les usines où ils travaillent soient sur le territoire de l'UFB. Pourquoi ne pas mettre les usines sur la colonie, ça me paraissait plus simple, non ? Et comme ça, les ouvriers viendraient moins se mêler au bon peuple britannique...
Mais bon, c'est regardable, et les grands yeux bruns de Colin y sont sans doute pour quelque chose... En ce qui me concerne.
Anecdote people : Kate Beckinsale est l'épouse du réalisateur... J'aime bien cette actrice ; mais elle ne tourne guère que dans des séries B, hélas.
Certes, les critiques n'étaient pas terribles... On a regardé quand même par nostalgie du Verhoeven et parce qu'il y avait Colin. En se disant que peut-être, ça arrive, les détracteurs criaient au crime de lèse-majesté vis-à-vis du premier Total recall, unanimement et universellement admiré et aimé, ce qui est une pratique malhonnête mais fréquente. Mais on est d'accord avec eux cette fois... Un commentaire par exemple : "Len Wiseman fait disparaître le mystère en accumulant des scènes d'action souvent banales dans de beaux décors sans âme." (Télérama). C'est pas mal résumé. Ca aussi, c'est plutôt bien vu : "Le rythme très agité du film, scandé par une abominable musique électro, résume fort bien ce que sont devenus la grande majorité des blockbuster actuels : des spectacles son et lumière abrutissants dont on a tout oublié une heure après être sorti de la salle." (Mad Movies).
Il a curieusement fait 1.200.000 entrées en France ; un carton donc. Alors même que les internautes ne semblent pas emballés du tout...
Ce film entre dans la catégorie Science-Fiction du Challenge 2016.