Il s'agit donc d'un thé de "style baozhong" de Gokase (département de Miyazaki) issu d'une culture bio par M. Miyazaki. Celui-ci est un spécialiste réputé des kama-iri cha (Minami Sayaka et Mine Kaori dispo sur Thés du Japon), mais s'essaie avec parfois beaucoup de succès dans des thés semi-fermentés, des thés noirs, voire même des thés blancs. Tous ces thés autres que les thés verts kama-iri cha sont fabriqués dans une usine différente. C'est une condition qui n'est pas anodine quand on veut se mettre sérieusement aux thés oxydés. En effet, la conception des usines japonaises (thés verts, étuvés et kama-iri cha) ne permet pas d'effectuer le flétrissement dans de bonne conditions, à cause de l'absence d'espace pour. Ainsi, une usine à part permet de créer de l'espace en repoussant les machines, moins importantes, sur les bords.
Miyazaki-san cultive de très nombreux cultivars, dont le fameux Minami Sayaka, qui semble se prêter incroyablement bien à tous types de thés. J'ai en même temps pu en gouter un autre, fait avec Takachiho, qui donne des parfums très floraux, très beau, très propre, mais manquant finalement de personnalité comparé au Minami Sayaka.
Une première brève infusion (les feuilles s'ouvrent très vite) donne tout de suite le ton, avec un parfum épais très gourmand, pâtissier, fruité et beurré. La petite pointe tannique en bouche disparait sur les infusions suivantes, donnant une impression générale assez limpide, jouant fortement sur les parfums et les arrières gouts. Les arômes fruités sont dominés par de la banane, de la mangue aussi peut être. Les deux ou trois infusions suivantes voient cette tendance se confirmer, alors que qu'ensuite, le côté patissier (fruit, beurre) disparaît au profit d'arômes plus légers, un peu floraux, épicés et vanillés.
Ce "baozhong japonais" n'est pas à comparer avec ses modèles tawainais sur la plan de la purété, mais il procure des sensations différentes, très fortes, vives, avec une richesse aromatique assez exceptionnelle, qui évolue à merveille sur chaque infusion.
Petit gaiwain Tokoname-yaki par Gafû, hon-shudei cuit en réduction.