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Les primaires ? Où ? A gauche ?

Publié le 13 janvier 2016 par Despasperdus

Après lecture du manifeste de Cohn-Bendit et de Piketti, et le billet de l'ami des Echos de la gauchosphère, j'ai pensé faire le mort...

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Deux événements qui n'ont guère fait les unes des médias dominants en ont décidé autrement : la mobilisation contre l'aéroport de Notre Dame des Landes et la condamnation de 10 ouvriers de Goodyear à des peines de prison.

Deux événements qui se produisent sous un gouvernement soutenu par le parti socialiste. Deux choix politiques majeurs en faveur des forces du Capital.

L'un pour défendre un projet vieux de trente ans, obsolète et dépassé avant d'être sorti de terre, imaginé à une époque où les préoccupations écologiques étaient marginales, mais soutenu par une classe politique qui pense plus à défendre les intérêts de la multinationale Vinci qu'à l'intérêt général.

L'autre parce que le parquet (coucou Taubira, l'opportuniste du grand écart et de la langue de bois) a poursuivi dix salariés, syndicalistes CGT, alors que le retrait des plaintes des cadres de la société Goodyear aurait du éteindre toute action en justice. Résultat, des peines de prison pour des salariés, soit un message d'intimidation pour celles et ceux qui luttent pour défendre leur emploi et leur dignité.

Quant au camarade ministre Cahuzac, il n'a toujours pas été jugé, les époux Balkany non plus, et l’éphémère secrétaire d'Etat Thévenoud est toujours député !

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Mépris de l'écologie et criminalisation du mouvement social, sans oublier l'exploitation politique des attentats et des idées du Front national, sont les piliers de la politique d'un gouvernement de socialistes et de radicaux de gauche.

Dans ce contexte, le soutien de Pierre Laurent et de Cécile Duflot à la pétition lancée par Cohn-Bendit et Piketti pour organiser des primaires de toute la gauche pour la présidentielle de 2017 relève d'une sorte d'hallucination collective.

Cette approbation à ces primaires qui iraient de Hollande à Mélenchon - sans tirer le moindre enseignement des précédentes - révèle que la gauche n'a plus de représentation politique : le PS a viré à droite, et les Verts et le PCF ne sont plus que ses supplétifs, espérant grappiller, ça et là, quelques élus pour leur propre survie.

Cette disparition politique de la gauche est dramatique pour les classes populaires et moyennes qui subissent le rouleau compresseur du Capital sous les trompettes des "grands" médias qui récitent leur catéchisme néolibéral.

Aussi, plutôt que de se raccrocher aux primaires comme des naufragés à une bouée, les élus desdits partis moribonds et ce qu'il reste de militants devraient s'interroger sur les causes de cette non représentation qui résulte à la fois d'une défaite idéologique, de choix et de pratiques politiques désastreux.

Cette réflexion devrait être prioritaire.

Elle pourrait porter sur la place et le rôle de l'organisation politique, son fonctionnement même et les objectifs à atteindre, ainsi que sur l'absence de réflexion sur la pratique du pouvoir, les priorités à mettre en œuvre une fois au pouvoir, les compromissions à éviter, le fonctionnement des institutions politiques, la prise de décision politique, l'organisation du débat au sein de la majorité politique, le lien avec les organisations syndicales, l'élaboration d'un plan d'urgence en cas d'opposition des forces du capital, notamment d'un plan B si l'Union européenne ne respecte pas les choix démocratiques...

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