Bratislava, connue aussi historiquement sous le nom de Pressburg, est la capitale de la Slovaquie indépendante depuis 1993, située au sud-ouest du pays, juste à la frontière avec l'Autriche et avec la Hongrie, et à proximité de la frontière avec la République tchèque. Peuplée de 415.600 habitants, elle est la plus grande ville de Slovaquie. Elle est traversée par le Danube.
La première implantation permanente de la région a commencé environ 5000 ans avant Jc durant le néolithique. Vers -200, les Celtes de la tribu des Boiis fondent la première agglomération significative, une ville fortifiée (oppidum). Ils émettent également des pièces de monnaie d'argent. La région tombe sous l'influence de l'Empire romain entre les Ier et IVe siècles et forme une partie des défenses frontalières de l'empire : les Limes. Les Romains introduisent la viticulture, tradition qui perdure jusqu'à nos jours.
Les Slaves arrivent entre le Ve et le VIe siècles durant la période des grandes migrations qui a suivi la chute de l'Empire romain. Comme réponse aux assauts des Avars, les tribus slaves locales se rebellent et établissent la première entité politique slave connue, l'empire de Samo (623-658). La première trace écrite de la ville date de l'an 907 et fait allusion à une bataille qui a vu la défaite des troupes bavaroises contre les Hongrois près d'un lieu-dit "Brezalauspurc" (tranformé et occidentalisé en Presbourg). Cette bataille est connectée à la chute de la Grande Moravie sous les attaques des Hongrois, bien qu'elle était déjà elle-même affaiblie de l'intérieur. Néanmoins, la localisation exacte de la bataille reste inconnue et certains la placent à l'ouest du lac Balaton.
Au Xe siècle, le territoire de Presbourg fait partie de la Hongrie qui deviend royaume en l'an 1000. La cité devient un centre économique et administratif important à la frontière du royaume. La position stratégique de la ville fait d'elle le théâtre de nombreuses attaques et batailles, mais également lui apporte un développement économique et un statut politique. Les premier privilèges de villes sont octroyés par le roi André III. Elle est déclarée ville royale en 1405 par le roi de Hongrie Sigismond Ier du Saint-Empire qui attribue à la ville le droit d'utiliser ses armoiries en 1436.
Théâtre national slovaque
Le royaume de Hongrie subit une lourde défaite contre l'Empire ottoman en 1526. Les Turcs atteignent la ville, l'assiègent mais ne la conquièrent pas. La ville est désignée comme capitale de la Hongrie en 1536, et devient une partie de l'Empire d'Autriche sous les Habsbourg. La ville devient le lieu de couronnement et le siège des rois et des archevêques, de la noblesse et de l'administration. Entre 1536 et 1830, les rois et reines sont couronnés en la cathédrale Saint-Martin. Cependant, le XVIIe siècle est marqué par les révoltes anti-Habsbourg, guerres contre les Turcs, inondations, peste et autres désastres.
La ville prospère au XVIIIe siècle sous le règne de la reine Marie-Thérèse, devenant la plus grande ville de Hongrie. La population triple, de nombreux palais, monastères, manoirs et rues sont construits, la ville devient le centre culturel et social de la région. Elle commence à perdre de son importance sous le règne de Joseph II, encore plus lorsque la couronne de Hongrie est transférée à Vienne en 1783 dans un esprit centralisateur pour renforcer l'union entre l'Autriche et la Hongrie. L'administration est progressivement transférée à Buda suivie par une grande partie de la noblesse. Les premiers journaux en hongrois et en slovaque y sont imprimés.
La paix de Presbourg entre l'Autriche et la France est signée dans la ville en 1805. En 1809, les troupes napoléoniennes détruisent le château de Devin. On fonde l'Académie hongroise des sciences. Le hongrois est proclamé à Presbourg langue officielle en 1843 pour la législation, l'administration et l'éducation publique. Lors de la révolution hongroise de 1848, la ville choisit le camp des insurgés mais est reprise par les troupes autrichiennes en décembre 1848.
Le développement industriel du XIXe siècle touche la ville et en 1840, le premier chemin de fer hippomobile du royaume de Hongrie est construit entre Presbourg et Svaty Jur. Une nouvelle ligne pour Vienne utilisant des locomotives à vapeur est ouverte en 1848 et la ligne pour Pest en 1850. De nombreuses autres institutions sont fondées, par exemple la plus ancienne banque, toujours en activité actuellement en Slovaquie, est fondée en 1842. La ville construit son premier pont permanent sur le Danube en 1891.
Avant la Première Guerre mondiale, la ville est composée de 42 % d'Allemands, 41 % de Hongrois et 15 % de Slovaques selon le recensement de 1910. Après la fondation de la Tchécoslovaquie le 28 octobre 1918, la ville est incorporée dans le nouvel État. La population dominante hongroise et allemande tente d'empêcher l'annexion de la ville, en vain. Bratislava devient le siège des institutions politiques slovaques. Le 12 février 1919, la population allemande et hongroise manifeste contre le nouvel État, les troupes tchécoslovaques ouvrent le feu près du marché couvert. Le 27 mars 1919, le nom Bratislava est adopté pour la première fois. En 1930, au recensement tchécoslovaque, les Hongrois ne représentent plus que 15,8 % de la population
En 1938, l'Allemagne nazie annexe l'Autriche. Plus tard dans la même année, les quartiers de Petrzalka et Devin sont également annexés par l'Allemagne, car germanophones. Une république slovaque tente de naître, mais le nouvel État tombera vite dans la sphère d'influence allemande. La ville est bombardée par les Alliés et occupée par les troupes allemandes en 1944. Elle est prise par l'Armée rouge le 4 avril 19456. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la majorité des Allemands sont évacués par les autorités allemandes ; ils ne reviendront pas car leurs biens sont confisqués.
Le château
Après la prise de pouvoir des communistes en Tchécoslovaquie en février 1948, la ville annexe de nouveaux territoires et accroît de manière significative sa population qui atteint 90 % de Slovaques. De larges quartiers résidentiels faits de tours préfabriquées sont construits. Le gouvernement communiste fait également construire des monuments grandioses comme le pont Novy Most et le bâtiment de Radio Slovaquie, parfois aux dépens du paysage urbain du centre historique.
En 1968, après l'échec du Printemps de Prague, côté tchèque, qui tentait de libéraliser le régime, la ville est occupée par les troupes du Pacte de Varsovie. En 1988, les opposants au régime anticipent la chute du communisme en organisant une manifestation aux bougies, et en novembre 1989 la ville devient un des centres de la contestation lors de la Révolution de velours.
Le 1er janvier 1993, la ville devient la capitale de la nouvelle République slovaque consécutive à la dissolution de la Fédération tchécoslovaque... qu'on appellera le Divorce de velours...
Le paysage urbain de Bratislava est caractérisé par un mélange de styles avec ses tours médiévales, ses bâtiments Art nouveau ou résolument modernes. La plupart des monuments historiques sont concentrés dans la vieille ville. L’hôtel de ville de Bratislava est un ensemble de bâtiments érigés aux XIVe et XVe siècles et abrite aujourd’hui le musée municipal. La porte de Michel est le dernier vestige des fortifications médiévales et à ce titre un des plus anciens bâtiments de la ville.
Palais primatial
Le centre historique comprend également de nombreux palais baroques à l’image du palais Grassalkovitch (1760) et résidence aujourd’hui du président de la République slovaque ou du palais primatial. Parmi les églises majeures, il faut citer la cathédrale gothique Saint-Martin construite entre le XIIIe et le XVIe siècles où furent couronnés près de dix-neuf rois et reines entre 1563 et 1830, l’église franciscaine du XIIIe siècle ou encore l’église Sainte-Elisabeth plus connue sous le nom d’église bleue, une superbe église de style Art nouveau.
Le monument majeur du XXe siècle de Bratislava est le pont Neuf sur le Danube avec son restaurant panoramique en forme de soucoupe volante.
Bratislava possède également deux châteaux. Le premier appelé tout simplement château de Bratislava surplombe la ville et le Danube. Plusieurs fois détruit et reconstruit, il est resté longtemps à l’abandon (entre 1811 et 1950) avant d’être reconstruit en style autrichien. Le second est lui complètement en ruine, il s’agit du château de Devin au-dessus de la rivière Morava qui constitue la frontière entre l’Autriche et la Slovaquie. Il a été détruit par les troupes de Napoléon en 1809 et constitue aujourd’hui encore un symbole national slovaque fort.
A voir un jour.
D'après Wikipédia