Je vous propose aujourd’hui un article qui sommeillait dans mes cartons depuis novembre… mon passage à la Biennale d’art contemporain de Lyon, dans trois lieux emblématiques de l’événement : le MAC, la Sucrière et la salle 15 du Musée des Confluences. Faute de temps, je n’ai pas pu me rendre au couvent de la Tourette pour admirer les interventions d’Anish Kapoor dans l’univers du Corbusier, ce que je regrette.
De novembre à janvier, la Biennale de Lyon alterne danse et art contemporain, une année sur deux, avec un thème choisi pour trois éditions successives, et qui consiste en général en un seul mot. Cette année, la Biennale d’art contemporain, dirigée par Thierry Raspail, s’intitulait « La Vie Moderne ». Il faut savoir que chaque édition s’organise autour de 3 « plateformes » : une exposition internationale, une « plateforme des amateurs », et enfin une déclinaison spéciale Rhône-Alpes, qui mobilise les acteurs de la vie culturelle régionale. Parmi le foisonnement de propositions, le Rat Prof et moi avons choisi de nous concentrer sur les trois grandes structures culturelles lyonnaises, quitte à « zapper » le reste des manifestations. Pour ce premier contact, les novices en matière d’art contemporain que nous sommes souhaitions nous concentrer sur l’exposition principale, qui rassemblait quand même 60 artistes de 30 pays différents!
Nous avons commencé par le Musée d’Art Contemporain (le MAC), souvent fréquenté par le Rat lors de ses quatre années d’études sur Lyon. Sur trois étages, l’exposition du MAC nous proposait un voyage dans les définitions de la modernité proposées par les artistes.
J’ai particulièrement apprécié la proposition immersive de Lai Chih-Sheng, dans laquelle le spectateur est invité à circuler, sur un étroit rebord, autour d’une scène de chantier chaotique, semée de déchets et de matériaux divers. L’installation d’Emmanuelle Lainé intitulée « Il paraît que le fond de l’être est en train de changer? » était aussi très intéressante, avec son rapport inversé. L’œuvre de He Xiangyu, « Cola-Project Extraction », est également remarquable : résultat d’une année passée à faire bouillir 127 tonnes de Coca-Cola, le résidu exposé a de quoi faire frémir! Ma préférence se porte sur la salle investie par Nina Beier, qui y présente ses perruques sous verre et, au sol, des graines de cocotier de mer (les fameuses « coco-fesses ») posées sur du terreau. En revanche, j’ai trouvé très choquante la vidéo de David Shrigley, « Start/Finish », qui montre, sous forme de dessin animé en noir et blanc, une voiture croisant des personnages suppliants, qu’elle évite de justesse et abandonne à leurs souffrances sur le bord de la route.
Après le MAC, direction la Sucrière (non sans s’être accordé une pause roborative au Bistro Zakka, dont les spécialités de Banh Baos, brioches vietnamiennes à la vapeur, sont à tomber).
La salle 15 du Musée des Confluences ne présentait qu’une installation vidéo de Yuan Goang-Ming, « Before Memory », à laquelle je n’ai pas vraiment adhéré… En revanche, le musée en lui-même a fasciné le Rat et fera très prochainement l’objet d’un billet sur le blog!