On constate aisément que les oeuvres d'art africain qu'Arman "s'approprie" afin de réaliser ses accumulations type "Africarmania" sont de qualités très inégales : le "matériau" peut ainsi être composé de laides copies "à touristes" ou de très belles pièces authentiques. Elles questionnent ainsi leur provenance et l'on sait effectivement qu'elles ont des origines différentes bien que tout ne soit pas connu. Parmi les sources, il y a bien sûr la collection personnelle d'Arman, des oeuvres d'autres collectionneurs, mais aussi des pièces achetées sur des marchés ou encore par l'intermédiaire de Mourtala Diop ou plutôt pour certaines, troquées par ce singulier collectionneur...
Un étonnant et extraordinaire portrait nous est proposé par Laurence Attali dans cette video :
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"L'histoire de Mourtala, depuis l'âge de 14 ans, c'est le troc. Parti de chez lui en 65 avec quelques masques africains dans son sac, il débarque à Marseille et commence à faire le bana-bana sur les marchés, puis c'est Lyon, Paris et enfin New York…où s'effectue le premier échange avec l'art contemporain occidental… Un de Kooning !
20 ans plus tard, Mourtala rentre au pays, tel l'enfant prodigue, les valises pleines de trésors de l'Occident, transformé par cette longue absence et bien décidé à rester à Dakar sa ville, pour y créer sa Fondation.
Ce film propose le portrait d'un collectionneur insolite partagé entre Dakar, Paris et New York." L.A.
Photo : Portrait-robot de Mourtala Diop, © Arman 1982.