David Bowie I Photo ©thegates
David Bowie a toujours joué avec la mort et la résurrection. La mort, la vraie, vient de l'emporter, peu après son 69ème anniversaire. Mais il vit et vivra toujours, via une oeuvre aussi prolifique que géniale. Outre la musique, l’homme a abordé une multitude de formes artistiques comme autant de défis. Les années filant comme des comètes, il a navigué entre la posture d'un homme qui assumait son âge et une facilité à devancer les modes. Homme aux mille visages, il a incarné puis enterré tour à tour des personnages. Au fil de quelques anecdotes, sa vie…
Warhol - Il était fan d’Andy Warhol. À la fin des années 1960, alors qu'il est encore inconnu, le chanteur passe un jour à la Factory, lieu qui héberge le collectif d'artistes fondé par le plasticien. Il vient d’écrire une chanson en hommage à son idole et s’offre le culot de la lui chanter devant les autres membres. Warhol, lunaire, ne goûte qu'assez peu la chanson et s'en va au beau milieu de la performance. Bowie termine… l'épisode l'aura marqué et déçu. Une mésaventure qui ne l'empêchera pas, toutefois, de retourner sur les lieux durant près de dix ans et d’y être considéré comme un des membre officieux.Une seconde maman - Au sein de son cercle prisé, Coco Schwab, collaboratrice fraîchement embauchée à partir de 1974, assiste Bowie. C’est une époque où l’artiste consomme excessivement de la cocaïne. Mais la jeune femme parviendra à lui faire abandonner la poudre blanche, profitant de son emménagement à Berlin, en 1976, date à laquelle il rejoint son ami Iggy Pop. L’appartement berlinois, deviendra un lieu de villégiature pour d'autres grands noms du rock. Mick Jagger, Freddie Mercury ou encore Lou Reed s’y sont croisés. Coco ne lâche pas d'une semelle le chanteur, le protège, quitte à se faire détester par les musiciens et même par sa femme, Angie. Elle l'accusera plus tard d'avoir ruiné son couple. Le titre "Never Let Me Down", sorti en 1987, aurait été écrit pour elle.
William Burroughs - Comme beaucoup d'artistes de l’époque, le jeune David Bowie est passionné par les auteurs américains de la nouvelle vague qui sévit depuis les années 1950. En tête, le poète William Burroughs. Admiratif de son travail alambiqué, Bowie s'inspire fidèlement de ses écrits. Trente plus tard, Kurt Cobain citait le poète comme un modèle littéraire.
Obscur - On connaissait David Bowie chanteur. Mais il y a aussi l’acteur. Pour son premier rôle, l’artiste a tourné en 1975 l'adaptation du roman L'Homme Qui Venait d'Ailleurs, écrit par Walter Travis. Le réalisateur anglais Nicolas Roeg lance le tournage dans l'année. Le chanteur signera aussi son premier single numéro un au USA, "Fame". Entre gloire et film obscur, Bowie se dédouble déjà, comme s’il ne pouvait se résoudre à n'être qu'un nom en haut de l'affiche.
Des boîtes de céréales - David Bowie n’aimait guère les séances en studio. Même s’il a été amené à passer des jours entiers derrière des consoles enfumées, il s'entourait d'ingénieurs du son particulièrement compréhensifs : Ken Scott, qui avait notamment travaillé avec les Beatles sur l'album mythique Abbey Road. Lorsqu'ils démarrent l'enregistrement du disque Ziggy Stardust, The Spiders From Mars est au complet. Mick "Woody" Woodmansey en est le batteur. On lui reproche quelques sautes d'humeur, et durant une session, il reproche même à Ken Scott d'avoir jouer la batterie, sur un précédent disque, comme "des paquets de céréales". Le premier jour de l'enregistrement, Scott est chargé d'installer la batterie de Woodmansey. Il y place des piles de Kellogs Corn Flakes... Vengeance. FG