Rien

Publié le 11 janvier 2016 par Lana

« Mourir, dormir » comme dit Hamlet.

Pour une fois, je ne veux pas mourir. Mais je veux dormir.

Mais quel réconfort trouver dans le sommeil quand on sait que tout reprendra demain, si tôt?

Le travail, les gens, les questions, les problèmes, les idées à avoir.

« Mourir… dormir, dormir ! peut-être rêver ! Oui, là est l’embarras. »

Rêver, ou plutôt faire des cauchemars. Des cadavres qui me poursuivent toute la journée.

Mais c’est mon seul refuge. Même si je suis déjà fatiguée à l’idée de me réveiller le lendemain.  Continuer, continuer toujours. Pourquoi? Pour où?

Oui, la vie est dure. Le travail, la solitude. Mener sa barque seule, sans personne sur qui se reposer, sans épaule sur qui pleurer. Ne pas rêver d’amour, ce serait comme rêver au gros lot, quelque chose qui n’arrivera pas, quelque chose qui ne fait pas partie de ma vie. Pas de regrets, c’est comme ça. Mais ça n’empêche pas le fait que ça soit dur d’être seule à se battre chaque jour.

Rien de neuf sous le soleil, en réalité. Juste le quotidien. Toujours le quotidien. Pas de quoi se plaindre. Pas de folie à l’horizon, pas d’enfer en vue.

Mais dormir. Dormir.

Je crois que je suis un peu déprimée. Et c’est si peu de choses à côté de la psychose ou de la mélancolie dévastatrice que ça ne paraît rien, rien qui justifie d’aller mal, rien qui justifie de demander de l’aide, rien. Mais ce rien est là, il ronge, il prend de la place, il grignote mes forces vitales. Ce rien, à force, il me fatigue. Ce rien est fatigant, dans tous le sens du terme. Fatigant, ennuyant, blasant. Tu me fatigues avec tes problèmes qui n’en sont pas, dit une part de moi-même.  Tu me fatigues, tu fatigues les autres, va dormir.

Dormir…


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