Du 14 au 23 janvier 2016, se tiendra à Corrientes le 26ème Festival Nacional del Chamamé, couplé à la 12ème Fiesta del Chamamé del Mercosur, puisqu'il y a douze ans la manifestation s'est ouverte aux artistes étrangers, essentiellement l'Uruguay, le Paraguay et le Brésil, les trois autres pays où le genre est traditionnel dans toutes ses dimensions (musique, chanson et danse). Certains artistes viennent toutefois d'encore plus loin, comme de Cuba par exemple.
Audition d'une des candidates au titre de Reina del Chamamé (photo El Litoral)
Sur la scène du grand théâtre de Corrientes, la table du jury, et posés à la droite de l'image,
le très théâtral diadème de la Reine 2016 et son bâton de commandement
Vous remarquerez que la candidate se présente en espadrilles
Vie rurale du grand nord oblige !
Depuis le 7 janvier, au lendemain des Rois, se déroule le prologue du festival, dans toute la ville de Corrientes, avec des défilés (retretas) accompagnés par différentes fanfares et harmonies locales, la remise de récompenses locales ainsi que des concerts, des ateliers, des fêtes, des projections cinématographiques, dans les hôpitaux, les musées, les bibliothèques, les cinémas et les centres aérés qui accueillent les enfants pendant les vacances...
Demain, 12 janvier 2016, on se prépare aussi à élire la Reine du Chamamé, malgré une loi imbécile passée il y a quelques mois au Congrès, à l'initiative d'une députée FpV particulièrement sectaire et déterminée à faire interdire les titres nobiliaires sur le territoire argentin, une loi qui visait en fait, consciemment ou non, ces manifestations populaires de diverses provinces, où on élit ici la Reine du Chamamé à Corrientes, là la Reine de la Vendange à Mendoza (1). A Corrientes, il reste douze candidates en lice et sur la photo, vous pouvez constater le caractère métissé de la population, qui descend en grande partie des habitants des ancienes missions jésuites où les prêtres de la Compagnie de Jésus accueillait la population dite guaranie (2) pour la préserver de l'esclavage au Brésil (colonie portugaise) et du servage sur les terres du roi d'Espagne.
La Reine doit savoir danser le chamamé (photo El Litoral)
L'un dans l'autre, la manifestation s'étendant sur plus de deux semaines, il 'est impossible de rendre compte du foisonnement de la programmation, largement exposé sur les sites Internet et dont rendra compte au jour le jour le quotidien local El Litoral.
L'année dernière, La Folklórica, de Radio Nacional, et TV Pública avaient retransmis de nombreux concerts du festival. Il est à souhaiter qu'il en soit de même cette année même si la radio n'annonce pour l'instant que le festival de Cósquin, le festival de tous les folklores nationaux, qui se tiendra dans la Province de Córdoba, à partir du 27 janvier prochain.
Les finalistes du concours 2016 (photo El Litoral)
Dans cette même seconde semaine de janvier, commence à Corrientes le pré-carnaval avec des défilés dans chaque quartier pour présenter et promouvoir les activités programmées pour le carnaval, qui se tient en été, donc pendant la période des vacances, propice au tourisme national et étranger.
Une autre candidate (photo El Litoral)
Cette année, les fêtes surviennent alors que la Province subit de formidables inondations avec des rivières en crue et des débordements qui ne se résorbent que très lentement. Il y a de nombreux déplacés et des dommages matériels graves, avec des habitations qu'il faudra sans doute rebâtir complètement.
Pour aller plus loin : consulter le site Internet du ministère provincial de la Culture, entièrement dédié en ce moment au festival consulter sa page Facebook consulter le site Internet de la Fiesta Nacional del Chamamé consulter sa page Facebook lire l'article de El Litoral sur les finalistes du concours de la Reina del Chamamé lire l'article de El Litoral, du 22 décembre 2015, sur tout le programme de la Fiesta. Pour vous connecter à la Folklórica et consulter sa page Facebook.
(1) Comme s'il y avait une urgence quelconque à légiférer sur la question, dans un pays où les titres de noblesse n'ont pratiquement jamais existé que pour une poignée de vice-rois, de capitaines généraux ou de gouverneurs coloniaux. Autrement dit, le phénomène nobiliaire ne présente aucune réalité politique ni sociale en Argentine. C'était bel et bien une attaque particulièrement sotte contre des fêtes populaires auxquelles les gens tiennent beaucoup... (2) Aujourd'hui, les aborigènes préfèrent qu'on parle du peuple M'byá, leur nom dans leur langue. Le terme guarani est une invention des Européens.