Un agent de contraste IRM qui peut passer à travers la barrière hémato-encéphalique permettra désormais aux médecins de détecter des tumeurs cérébrales mortelles appelées gliomes de manière plus précoce, révèle cette équipe de chercheurs de la » Penn « . Avec cette étude, publiée dans le Journal of NeuroInterventional Surgery une fenêtre de traitement s’ouvre pour ce cancer mortel, et dès le stade précoce : des liposomes intelligents pourront bientôt délivrer des médicaments combinés aux agents de contraste, directement aux cellules cancéreuses, qui seront ainsi détectées et effacées en une seule étape.
Les gliomes sont des tumeurs cérébrales issues des cellules gliales -qui permettent aux cellules nerveuses de rester connectées et envoient des signaux à travers le corps. Les gliomes, un type de cancer du cerveau, sont mortels, avec un taux de survie médiane de 14 mois après diagnostic. Cette nouvelle approche en nanotechnologie pourrait commuer cette condamnation à mort en maladie » traitable « .
Les patients diagnostiqués avec un gliome malin peuvent être traités par chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie mais ce cancer récidive. Les patients présentent rapidement de nouvelles tumeurs dans d’autres zones du cerveau, explique l’auteur principal, James Connor, professeur de neurochirurgie. De plus, les gliomes ont tendance à croître rapidement et sont souvent résistants au traitement, avec un redéveloppement des cellules cancéreuses ayant survécu à la première attaque thérapeutique. Si les patients atteints sont suivis par IRM, cette surveillance n’est pas toujours suffisamment efficace pour détecter les nouvelles tumeurs. En effet, les agents de contraste utilisés ne peuvent passer la barrière hémato-encéphalique qu’une fois les tumeurs suffisamment volumineuses pour avoir déjà entraîné des dégâts à la barrière. Avant ce stade, la barrière va bloquer jusqu’à 98% des agents de détection.
Des liposomes chargés d’agent de contraste remontent jusqu’aux minuscules tumeurs : Pour surmonter cet obstacle, les chercheurs de Penn State ont eu recours aux liposomes, de petites capsules de graisse, qui vont permettre de transporter des ingrédients actifs puis de les libérer. Ces petites enveloppes graisseuses peuvent passer la barrière hémato-encéphalique, ici chez la souris, aller rechercher les minuscules tumeurs de gliomes, grâce des protéines d’enveloppe qui ciblent les récepteurs des cellules cancéreuses, un peu comme le feraient des missiles à tête chercheuse. Bien évidemment, les liposomes sont chargés avec l’agent de contraste le plus couramment utilisé et permettent ainsi une détection bien plus sensible qu’avec l’IRM traditionnelle. Ici, les scientifiques montrent que les liposomes pénètrent bien dans le cerveau des souris en passant sans problème la barrière hémato-encéphalique. Enfin, la nouvelle technique avec l’agent encapsulé dans des liposomes s’avère bien capable de détecter des tumeurs plus petites à stade précoce.
Une nouvelle approche très prometteuse, alternative à l’IRM traditionnelle mais aussi à l’échographie. Une fenêtre aussi pour l’administration d’agents thérapeutiques dans le cerveau : ces cellules adipeuses intelligentes pourront bientôt délivrer des médicaments chimiothérapeutiques combinés avec des agents de contraste, afin que les cellules cancéreuses puissent être détectées et effacées en une seule étape, concluent les auteurs.
Source : Journal of NeuroInterventional Surgery (In Press) via Penn State Dec, 2015 ‘Smart fat cells’ cross blood-brain barrier to catch early brain tumors
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