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Si tu venais - Jean-Dominique Humbert

Publié le 11 juin 2008 par Ephemerveille

Jean-Dominique Humbert est né en 1958, à Fribourg. Il a publié plusieurs recueils de poèmes et est actuellement rédacteur en chef du magazine Coopération.

En parcourant la bibliographie de l'auteur, on s'aperçoit que celui-ci a publié essentiellement de la poésie. Et cela rassure presque, d'entrée de

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jeu, lorsqu'on ouvre son dernier ouvrage, Si tu venais, paru aux éditions Bernard Campiche. Il y esquisse, dans chacun de ses nombreux petits chapitres, des lambeaux de passé, dans la froideur de l'hiver, ou la touffeur de l'été. Mais Jean-Dominique Humbert ne nous renseigne pas vraiment sur l'origine ces remémorations (fictives ?). En effet, attribuant ces souvenirs de quai de gare, de voyages en train et de dimanches pluvieux à des Il et Elle inconnus, il exacerbe l'hermétisme de son texte. Désirant à tout prix matérialiser le temps, le printemps et l'existence lointaine des humains, la trace latente de leur passage dans certains lieux, Humbert se questionne, se demande où vont se cacher les instants de bonheur et les vestiges du passé. D'un lyrisme approximatif, il croque ces morceaux de temps comme il ferait sa liste de courses, ne faisant au demeurant qu'un inventaire plus ou moins exhaustif des impressions, du ressenti de son personnage, l'agrémentant quelques fois d'une maigre poésie qui peine à enrober ce texte rachitique, dont la promptitude et le chaotique entrelacs le rendent stérile, vain.

"Encore il revient à cet autre dimanche, plus tôt, quand il courait le matin les champs de mai. Pour ce grand bouquet blanc et jaune, un peu jaune, qui était à midi sur la table. Le bouquet ne serait jamais assez grand pour le jour de fête. Déjà, se dira-t-il plus tard, quand on est petit, c’est difficile tout ça: d’essayer de vraiment le dire à ceux qu’on aime."

Quelques rares récits, malgré leur charme inopérant, parviennent tout de même à susciter en nous ce sentiment de déjà vu qui permet de comprendre l'intérêt de l'auteur pour cette scène de la vie quotidienne. Mais il y a quelque chose d'excessif et de lassant dans cet avide désir d'attribuer à chaque chose son once de poésie, de vouloir disséquer chaque instant de vie pour y percer à jour même la plus infime des beautés. Il manque une attache à ces descriptions qui pourraient être les fragments d'un roman. Car, pour apprécier ces récits à leur juste valeur, il faudrait que le lien entre eux soit plus évident, pour aboutir à un carnet de croquis que l'on feuilletterait curieusement plutôt qu'à un tas d'ébauches bonnes pour le pilon.


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