Le diabète ne cesse de gagner du terrain, partout dans le monde. D’après l’OMS, la maladie présente même plusieurs caractéristiques d’une épidémie à l’échelle internationale. Dans ce contexte et au regard des millions de personnes concernées, les recherches sur le sujet ne cessent de se multiplier.
Il y a beaucoup de vies à sauver mais également beaucoup d’argent à gagner. Tous ces malades sont aussi des clients potentiels pour les laboratoires. Les résultats prometteurs d’un nouveau médicament pour combattre le diabète viennent tout juste d’être publiés. Ils sont vraiment encourageants mais la prudence reste de mise : l’étude était financée par l’industrie pharmaceutique qui a forcément tout à y gagner.
Un médicament révolutionnaire contre le diabète
Le diabète le plus fréquent (90 % des personnes concernées) se nomme « diabète de type 2 ». Il s’explique par une résistance à l’insuline au niveau des cellules ou une insuline qui ne serait pas suffisamment efficace. Actuellement les traitements « classiques » visent donc à faire baisser la résistance du corps à l’insuline ou à stimuler la production de cette molécule. Des injections d’insuline peuvent même s’avérer nécessaires dans certains cas.
L’aspect révolutionnaire de ce médicament, c’est qu’il changerait complètement le schéma d’actions thérapeutiques. Au lieu d’avoir un effet sur le pancréas ou le foie, ce nouveau médicament agirait sur le rein en empêchant que le sucre soit réabsorbé. Le surplus de sucre serait ainsi directement expulsé de l’organisme via les urines.
Révolutionnaire encore au regard des résultats de la dite étude. Réalisée de 2010 à 2013 sur plus de 7 000 personnes de 42 pays, les résultats sont en effet particulièrement positifs. Le risque de décès à cause d’un problème cardiovasculaire diminuerait ainsi de 38 % ! Le risque d’hospitalisation pour complications cardiovasculaires baisserait quant à lui de 32 %. Pour vous donner une idée, pour 1000 personnes diabétiques du type 2, 25 vies seraient sauvées auxquelles s’ajoutent 14 hospitalisation en moins.
Ou des résultats tout relatifs ?
Si ces résultats sont très prometteurs, il est toujours bon d’aller vérifier quelques informations. Tout d’abord la méthodologie. Les patients de l’étude avait déjà été victimes d’un infarctus et présentaient un risque accru de complications cardiovasculaires. Le principe actif du médicament, l’empagliflozine seraient donc efficace chez les personnes déjà prédisposées à de telles complications. Une étude sur des personnes ne présentant pas ces différentes complication cardiovasculaires devrait donc aussi être menée pour confirmer ces résultats.
Les effets secondaires de l’empagliflozine demandent aussi à être surveillés. La molécule provoquerait des infections gynécologiques et des infections urinaires. Le médicament ne peut pas non plus être utilisé si le patient souffre d’insuffisance rénale. Un autre effet secondaire, celui-ci « positif » concernerait une perte de poids mais là encore les conclusions ne sont pas confirmées.
Dans l’état actuel, pour beaucoup de spécialistes l’empagliflozine ne peut être considéré comme un traitement de première intention. Il devrait plutôt être vu comme un traitement complémentaire à utiliser par exemple lorsque le diabète n’est pas stabilisé avec un traitement classique ou que le patient refuse des injections d’insuline.