Olivier Bocquet/Jean marc Rochette
Casterman, Oct 2015
Pour ceux qui ont découvert Transperceneige sous le titre Snowpiercer, dans la version cinématographique qu’en a donné le coréen Bong Joon-ho en 2013, et pour tous les autres, il sera intéressant de préciser que Terminus est effectivement l’ultime volume papier de cette histoire en comptant quatre.
Tout avait commencé en 1984, avec Lob comme scénariste, et Alexis au dessin. On sait ce qu’il advint d’Alexis, DCD, remplacé par Rochette, alors auteur de Edmond le cochon dans l’Echo des savanes. Ce titre avait permis de (re) situer ce dernier dans un registre moins « gros nez », plus à même, on sera tenté de dire, de lui apporter une reconnaissance méritée. Ce qui ne fut pas vraiment le cas…malgré un dessin noir et blanc très intéressant.
Puis Lob est parti à son tour, et c’est Benjamin Legrand, avec qui Rochette avait déjà travaillé sur Requiem blanc et L’or et l’esprit (Casterman 1987 et 1995), qui repris le flambeau.
Deux volumes pour poursuivre le récit de ce train où l’humanité vit retranchée, filant à travers les étendues glacées d’un monde en perdition.
Puis 2013 a vu la sortie d’un film, plutôt réussi, qui a permis la parution en intégrale du triptyque d’alors. On laissait à ce moment là une bande d’arpenteurs sortir du train alors stoppé. Et chercher, à la poursuite d’un ours blanc, si la vie pouvait encore être possible en dehors du cortège métallique…
C’est Olivier Boquet qui a eu l’idée de ce Terminus. On retrouve l’aventure et nos héros là où on les avait laissés : dehors., au pied d’un bâtiment d’où émettait une musique.
Mais il s’avère que celle-ci est automatique… Alors d’où vient la source d’énergie qui permet ce prodige ?
La poignée d’arpenteurs dont Puig, Omar, Mattéo, et Tania, vient de trouver une plaque donnant sur un ascenseur, hors service, dont le puits descend très profond. Ils vont l’emprunter, en rappel, sans possibilité de retour, dans l’espoir de trouver quelque chose.
A bord de la loco, alors que l’ambiance est explosive, et que les wagons de queue veulent prendre d’assaut la cabine, Val annonce au micro à Puig qu’elle est enceinte de lui…
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Une scène terrible
©Bocquet/Rochette/Casterman
C’est avec plaisir et avidité que l’on retrouve l’ambiance et l’aventure Transperceneige, à l’image de la couverture, dont le dessin d’un homme descendant dos en arrière dans un puits sans fond donne l’impression de se jeter dans l’inconnu.
L’inconnu, et le suspense, Olivier Bouquet a réussi à le garder, comme dans les premiers tomes, en injectant une dose supplémentaire d’épaisseur au scénario original.
C’est ainsi que notre petite équipe va découvrir une cité souterraine, y attirer le reste du convoi, et se retrouver dans une situation digne des meilleurs œuvres de science-fiction apocalyptiques.
Sans dévoiler ce rebondissement, on pourra faire appel à de nombreuse références comme la Planète des singes, Shelter, de Chantal Montpellier… et bien d’autres encore… pour décrire ce que l’on ressent alors, où l’angoisse de se sentir coincer dans un endroit isolé du monde, dangereux, est prégnant.
L’auteur s’approprie les personnages, en joue, et en invente de nouveaux… incorporant avec talent dans son récit de nouveaux sujets sociaux et politiques et une intrigue ménageant le suspens. Jean Marc Rochette quant à lui, bien qu’ayant été blessé à l'épaule dés la page 22 de l’album (qui en compte 222), a su garder une qualité de trait agréable, et nous offre une belle démonstration de savoir faire avec son dessin gras très particulier, vraiment adapté au type du récit.
Ces deux auteurs ont su faire évoluer l’histoire du Transperceneige, et lui donner une fin digne de ce nom, et ça, ça n’était pas gagné.
Qu’ils en soit ici remerciés.
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