La première supercherie qui ouvre le bal des tartufferies, c’est cet appel des patrons pour l’emploi. je crois pouvoir résumer l’opinion de beaucoup à gauche, vraiment, en écrivant qu’ils nous prennent vraiment pour des pigeons. Ils nous ont déjà fait le coup une fois, avec leur tristement célèbre opération « 1 million d’emplois en 5 ans, c’est possible ! ». On voit le résultat aujourd’hui. Plusieurs dizaines de milliards d’euros après, ils en sont donc toujours là ? Que leur faut-il de plus, avec des conditions d’embauche qui n’ont jamais été aussi libéralisées, un gouvernement qui ne leur a jamais été aussi favorable, des lois qu’eux-mêmes ont célébré et validé (dont la scandaleuse loi Macron), un ministre de l’économie totalement inféodé à leur cause, des syndicats qui n’ont jamais été aussi affaiblis, et des grèves qui maintenant ne servent plus à rien ? Même pas besoin de lire l’article pour savoir qu’ils vont encore demander une nouvelle régression du code du travail, à nouveau la suppression du CDI, mais aussi des facilités de licenciement supplémentaires (alors qu’ils n’ont jamais été aussi aisés, avec l’explosion des ruptures conventionnelles), et encore et toujours plus d’aides financières de l’état, sous la forme d’exonérations ou autres, que ce gouvernement complice leur accordera volontiers sans la moindre compensation (comme ce fut déjà le cas avec le CICE ou la baisse de la TVA pour l’hôtellerie-restauration), alors qu’ils ne cessent par ailleurs de brocarder par ailleurs l’assistanat… Oui, mais : chez les autres !
Pourtant, la situation actuelle n’est-elle pas de leur responsabilité, eux qui ont préféré globalement privilégier les profits à court terme, la rentabilité immédiate, l’enrichissement des actionnaires et des grands patrons, auquel il ne semble y avoir aucune limite malgré les promesses du medef de moraliser leurs pratiques ? N’est-ce pas eux qui ont commis l’erreur de fond de préférer l’enrichissement de quelques uns au détriment de tous en financiarisant l’économie industrielle, plutôt que de procéder à des investissements plus ambitieux, dans le cadre d’une stratégie plus durable, qui passe par la recherche et le développement, réduite à peau de chagrin la plupart du temps ? Non, mais franchement, on se moque de qui ? Dis moi, Gattaz, tu veux un pin’s ?
Le deuxième attrape-couillons, c’est cet appel pour des primaires à gauche, afin de désigner un candidat unique en 2017. L’intention peut paraître louable, mais c’est là aussi nous prendre pour des imbéciles. On a tenté de nous faire le coup une fois, pas deux. Les primaires dites ouvertes de 2011 se sont résumées à un envahissement télévisuel de la pensée fauxcialiste dans un indécent entre-soi qui prenait à témoin tout le pays, alors que ses résultats n’ont même pas été respectés : le Monsieur 5 % ci-contre ne mène-t-il pas aujourd’hui le bal ? Déni de démocratie. Nous ne voulons plus de ces gens là. D’autant plus qu’aujourd’hui, les masques sont tombés, puisqu’EELV se rapproche à présent si dangereusement de la hollandie, ce « socialisme » de droite dont on ne veut plus. Et puis, qui nous fera croire que le PS abandonnera si facilement l’idée – ils n’ont décidément rien compris – de représenter de nouveau celui qui va à l’encontre de nos valeurs communes, à gauche, vraiment, sachant qu’il est d’usage de représenter le président sortant ? Sans quoi, ce serait pour lui une véritable humiliation. Ceci étant écrit, au vu de son bilan, il la mériterait amplement. Et puis, au vu des signataires de cet appel, je n’y vois guère de dangereux gauchistes… De toute façon, moi, je suis pour des primaires de la vraie gauche, pas de cette palanquée de branquignoles, les mêmes qui nous ont conduit dans le mur. Ce qui vaut pour le FDG, ce renouvellement éminemment nécessaire tant attendu par tant de français, vaut aussi pour toute la gauche. (la droite, on s’en fout, qu’ils se démerdent). Et vu ceux qui risquent de se présenter, c’est pas gagné.la suite ici.