On peut dire, cette année de
façon encore plus flagrante que les précédentes, qu’il y a eu un avant et un
après.
Avant les vacances de Noël, et
après.
Avant, je projetais de courir les
dix kilomètres de la Prom’Classic, dont le parcours est un aller-retour sur la
Promenade des Anglais à Nice, en 41’40’’. Mon entraînement se faisait sur cette
base honorable, un peu plus que mon record de 2013, certes, mais le demi-siècle
approchant doucement, j’ai désormais pour objectif de maintenir plutôt que d’améliorer
mes performances, surtout sur cette distance (sur marathon, je n’ai pas dit mon
dernier mot, qu’on se le dise, rendez-vous à Rome le 10 avril prochain)
Après les vacances, force fût de
constater que la diététique –et surtout l’hydratation- de la semaine familiale
se faisait lourdement sentir et je révisais mes ambitions à la baisse, 43
minutes semblaient plus raisonnable.
On ne vit qu’une fois, après
tout, ce n’est qu’une course de dix bornes, pas l’enjeu de l’année.
C’est donc l’esprit léger que je
prenais le départ pour ma neuvième participation à cette compétition avec
trente-sept autres acolytes de Courir à Peillon, précisément les trois quarts
des adhérents d’un club où les entraîneurs se préoccupaient plus de la forme de
la joyeuse troupe que la leur.
Malgré les dix mille coureurs inscrits
annoncés (8 767 classés), un record, le départ par vague fluidifiait la
course.
Je pars dans le sas des « 40
à 45 minutes », sur le rythme régulier de 4’15’’ par kilomètre, Je vois
Fabrice et Joseph partir sur une base plus élevée, visant quarante minutes, ils
sont dans leur allure. Je rejoins Aurélie gérant sa course sur les pas
paternels. Un petit mot d’encouragement où un geste est lâché à chaque fois,
furtivement, avant de continuer nos courses.
Sous le soleil méridional de
janvier, ma stratégie d’un départ prudent s’avère efficace, je passe la
mi-course en 21’21’’ et termine en 42’26’’.
En observant mes statistiques de
Prom’Classic -le comptable que je suis ne dormirais donc jamais ?-, je
constate qu’il y a en fait deux types de Prom’Classic, celles des années pairs après
avoir passé les fêtes en Bretagne du Sud et celles des années impairs où j’ai
réalisé mes trois meilleures chronos !
Mais on ne vit qu’une fois et ce
n’est qu’une course de dix bornes, pas l’enjeu de l’année.
Quant aux trente-sept autres
larrons, les résultats sont globalement satisfaisants, il y a certes les
déceptions symboliques de ceux qui ont raté leur objectif pour une poignée de
secondes, les aléas de fins d’années, les malades, les un peu blessés, ceux aussi
pour qui les entraîneurs vont se remettre en question pour améliorer le
programme, mais surtout une multitude de sourires et d’accolades de joie qui nous
font du bien, des records battus, des objectifs atteints, du plaisir.
Sébastien et Julien à l'échauffement (Photo Franck P.)