Je viens de terminer ce livre de Fabrice Midal, et j'en ai beaucoup apprécié la lecture. Midal nous présente ici le chemin de sa vie qui l'a conduit à s'interesser à la méditation, puis à y consacrer une bonne partie de son existence. Il y parle de Trungpa, de Bob Wilson avec qui il a travaillé, de Varela qu'il a rencontré, et de sa propre pratique de la méditation. Midal évoque aussi sa déception de la philosophie à l'université : il écrit :" Le professeur n'avait nullement l'ambition de lier son travail universitaire et son existence. Son enseignement ne débouchait pas sur un changement personnel, il ne s'incarnait pas. Si je lui avais parlé ainsi, il n'aurait sans doute pas même compris le sens de ma démarche." J'ai fait le même constat à la Sorbonne pendant mes études de philosophie : la philosophie n'est pas ou n'est plus un chemin de sagesse.
La méditation pour Midal nous ramène à l'essentiel; ce n'est pas une méthode de relaxation mais un moyen de s'ouvrir à l'espace de la Présence, comme en témoigne ce passage :
"Ne limite pas l'immensité de la présence.
La pratique de la méditation nous fait entrer en rapport avec un sens de présence beaucoup plus vaste que toutes nos conceptions. L'important est de ne rien restreindre. De laisser la présence irradier pleinement au point de nous faire perdre les contours habituels de notre visage. La présence n'est rien que nous puissions concevoir. C'est l'immense par delà l'immense. Nous avons tendance à en limiter la radiation parce que de cette présence nous ne savons rien, nous ne pouvons rien en dire. Nous voudrions la ramener à du déjà connu.
Toute la pratique consiste à devenir familier avec cette immense immensité. Ne pas la limiter implique donc de s'en remettre entièrement à ce qui vient nous déconcerter en elle."
Fabrice Midal.